La Fédération du commerce de la CSN espère qu'une récente entente de principe intervenue entre les syndiqués et les patrons du Quality Inn de Sherbrooke donnera un nouveau souffle à la ronde de négociation des hôtels au Québec.

Cette entente, qui a été conclue dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, est la deuxième à survenir au sein du groupe des 35 hôtels qui font partie de cette négociation concertée dans le monde hôtelier.

L'entente serait similaire à celle signée à l'hôtel Chateau Cartier de Gatineau, le 8 août. Pour Michel Valiquette, porte-parole du secteur de l'hôtellerie à la Fédération du commerce, c'est le signe que les négociations peuvent avancer quand l'employeur fait preuve d'ouverture et non de fermeture.

« C'est une excellente nouvelle. Nous avons espoir que les 33 autres employeurs seront aussi compréhensifs, lance-t-il. Le Quality Inn de Sherbrooke, ce n'est pas un gros hôtel, mais c'est sur cette base que nous voulons que les négociations se déroulent. «

« Nous n'irons pas en bas de ces paramètres. L'industrie hôtelière va très bien au Québec et les perspectives d'avenir sont excellentes. Nous ne sommes pas inquiets. «

L'entente de principe de l'hôtel situé au coin King Ouest et Bertrand-Fabi prévoit une hausse de salaire de quatre pour cent par année pour quatre ans. Il y a aussi bonification au régime de retraite. On a aussi accepté des demandes en ce qui concerne l'organisation du travail.

Les syndiqués seront appelés à voter prochainement sur l'accord conclu entre le syndicat et l'employeur, ajoute M. Valiquette.

Grève à Québec?

Ce dernier trouve toutefois que les négociations n'avancent pas à son goût. Notamment dans le secteur de la ville de Québec. Une grève de 48 heures pourrait être décrétée entre la fin août et début septembre, « à un moment stratégique «, rapportait le journal Le Soleil.

« C'est notre huitième négociation coordonnée et les négociations piétinent, dénonce-t-il. Nous faisons face à des demandes de recul de la part des employeurs. «

À ce chapitre, les deux parties s'envoient la balle, car l'Association des hôteliers du Québec déplore elle aussi la lenteur des négociations et dénonce la méthode employée par la CSN. « La stratégie de négociation coordonnée de la CSN basée sur une plateforme commune ralentit passablement le processus. Des hôteliers remarquent même des reculs à certaines tables de négociation «, affirme Danielle Chayer, vice-présidente et directrice générale de l'Association des hôteliers du Québec dans un communiqué. « Nous nous interrogeons plus en plus la volonté de régler et craignons que l'agenda de la CSN ne consiste à déclencher un débrayage massif sous peu alors que des événements majeurs sont à nos portes. «

« Aucun hôtelier n'a intérêt à voir trainer les négociations. On ne peut demeurer silencieux devant cette stratégie. La CSN prend en otage, non seulement des clients, mais aussi plusieurs hôteliers qui ne sentent aucune ouverture pour régler, ajoute William Brown, vice-président exécutif à l'Association des hôteliers du Grand Montréal. Plusieurs employés qui ne désirent pas de moyens de pression se sentent aussi impuissants devant la situation. C'est sans compter l'impact négatif pour l'industrie touristique qui connait déjà une saison difficile. «

Dans la région estrienne, les hôtels Delta, Jardin de ville et Estrimont font partie des 35 établissements inscrits dans la ronde de négociation. Au Québec, elle concerne 5500 travailleurs dans les régions de Montréal, de Québec, de l'Estrie, de la Montérégie et de l'Outaouais.