Les problèmes de maladies ou d'insectes qui affectent arbres et arbustes sont source d'angoisse pour le jardinier. Malheureusement, les remèdes instantanés et miraculeux n'existent pas. Si le diagnostic est parfois facile à établir, la solution, si solution il y a, est habituellement complexe, s'échelonne souvent sur plus d'une année et exige un suivi attentif.

Pour répondre à vos questions, particulièrement nombreuses cet été, je fais la plupart du temps appel à des experts. Le monde des bibittes est extraordinairement vaste et celui des maladies l'est tout autant. Voici quelques-uns des problèmes les plus courants. Notre liste n'est pas exhaustive, bien au contraire, mais elle englobe les espèces de végétaux les plus populaires.

Pour une information beaucoup plus détaillée, je vous invite à consulter le site internet de Claude Gélinas, agronome-conseil, spécialisé dans le diagnostic des maladies des végétaux (www.phyto.qc.ca), l'identification des ravageurs et leur élimination. L'accès est gratuit.

Thuya

> Mineuse du thuya C'est un minuscule papillon dont la chenille se manifeste au printemps. Elle affecte les extrémités des nouvelles tiges de nos cèdres. La partie touchée jaunit et meurt. Une attaque importante peut dévaster une haie. Dès que les symptômes apparaissent, en mai, couper la nouvelle pousse à environ un centimètre sous la partie affectée. Vaporiser avec de l'huile de dormance en avril.

> Lécanie de Fletcher De la grosseur d'un petit pois brun, les larves de la lécanie peuvent faire des dommages considérables en suçant la sève des feuilles. Les symptômes apparaissent souvent en juillet et en août. Dans certains cas, on a l'impression que l'arbre a été endommagé par le feu. Traiter avec un produit à base de pyréthrine au cours de la période s'étalant de juillet à septembre. Vaporiser de l'huile de dormance au printemps. If, sapin et genévrier peuvent aussi être touchés.

Érable

> Tache goudronneuse Ce sont de grosses taches noirâtres bien visibles sur les feuilles en fin d'été. Traitement inutile, car la maladie fongique est omniprésente dans l'environnement.

> Oïdium Fine couche blanchâtre sur les feuilles. Aucun impact sur la santé de l'arbre. Traitement inutile.

> Phytoptes de l'érable Ces acariens sucent la sève de la feuille, provoquant ainsi l'apparition de petites excroissances cylindriques vertes, parfois rougeâtres, souvent spectaculaires, mais sans danger pour l'arbre.

Bouleau

> Agrile La larve de l'insecte creuse des galeries sous l'écorce, ce qui empêche la sève de circuler et cause la mort de l'arbre en quelques années. Affecte toutes les espèces de bouleaux, mais dans une moindre mesure, le bouleau noir. L'insecte cible avant tout les arbres isolés, en position ensoleillée, souffrant d'un manque d'eau ou d'un mauvais entretien. Traitement presque impossible. On conseille de couper l'arbre. (La plupart des espèces d'agrile agissent de la même façon.)

> Mineuse La larve mange l'intérieur de la feuille qui finit par jaunir et mourir. On suggère de fertiliser l'arbre pour qu'il puisse faire des réserves afin de mieux résister à l'insecte destructeur.

Lilas

> Sésie Cet insecte perceur creuse des galeries dans le bois et sous l'écorce. On les détecte habituellement par la présence de poussière de bois près d'un trou. Couper la branche ou la tige affectée. Tuer, si possible, la larve en introduisant une tige flexible en métal dans sa galerie.

Pin

> Cochenille des aiguilles Très fréquentes, elles se présentent comme une multitude de points blancs sur les aiguilles de plusieurs espèces de pins. L'insecte suce la sève de l'arbre. Le dommage est surtout esthétique. Couper les parties trop abîmées. Vaporiser de l'huile de dormance au printemps.

> Chancre et tumeur Le pin et plusieurs autres conifères peuvent aussi être affectés par des tumeurs, des chancres ou encore par certaines espèces de rouilles. Ces maladies ou symptômes ont habituellement des cycles biologiques très complexes. Le traitement consiste la plupart du temps à couper la branche infectée à 15 ou 20 cm en amont de la plaie, en prenant grand soin de désinfecter le sécateur à chaque opération.

Magnolia

> Cochenille En pleine progression au Québec, la cochenille du magnolia est relativement volumineuse. Les populations peuvent devenir très denses, et si les attaques persistent année après année, l'arbre peut mourir. Éliminer les insectes en grattant le tronc avec une brosse. Vers la mi-août et jusqu'à la mi-septembre, lorsque la bête est libérée de sa carapace protectrice, arroser l'arbre avec un insecticide à base de pyréthrine. Le moyen le plus efficace reste un arrosage complet en avril avec de l'huile de dormance.

Genévrier

> Rouille Au fil des années, la rouille du genévrier est devenue une calamité. Les spores du fongus proviennent d'un feuillu, aubépine, pommetier ou autre. Ils peuvent voyager sur de grandes distances. La maladie se manifeste souvent par l'apparition d'un chancre sur une branche, d'où naît parfois une excroissance gélatineuse. À ce stade, l'arbre est souvent mourant. On peut tailler la branche affectée en la coupant 15 cm en amont de la plaie, mais la maladie devrait réapparaître. Mieux vaut couper l'arbre.

Un guide utile

La Fédération interdisciplinaire de l'horticulture ornementale du Québec (FIHOQ) vient de publier un Guide de dépistage des insectes ravageurs des plantes ornementales rédigé par un comité d'experts. Son coût: 20$. On peut l'obtenir en imprimant le bon de commande en à www.fihoq.qc.ca ou en téléphonant à la FIOHQ (450-774-2228).

La Fédération interdisciplinaire de l'horticulture ornementale du Québec (FIHOQ) vient de publier un Guide de dépistage des insectes ravageurs des plantes ornementales rédigé par un comité d'experts. Son coût : 20$. On peut l'obtenir en imprimant le bon de commande en à www.fihoq.qc.ca ou en téléphonant à la FIOHQ (450-774-2228).