Le professeur de l'Université de Sherbrooke Jan J. Dubowski, accompagné d'une équipe multidisciplinaire de l'UdeS, est parvenu à développer une nouvelle approche afin de détecter les virus et les bactéries plus rapidement qu'en utilisant les méthodes traditionnelles. À partir de biocapteurs à semi-conducteurs quantiques, les chercheurs ont pu repérer la bactérie E. coli en moins de deux heures plutôt qu'en dix jours. Cela pourrait éviter plusieurs maladies.

Aux yeux du professeur de la faculté de génie, il s'agit là d'une innovation importante puisqu'il est maintenant possible de créer une instrumentation portative permettant de faire des tests rapides, sur place et à faibles coûts.

« Nous avons commencé les recherches il y a environ cinq ans et il est possible maintenant de détecter des bactéries qui se retrouvent dans l'air, la nourriture et l'eau. Ces bactéries peuvent provoquer des maladies et au lieu que la détection prenne dix jours comme avec l'approche classique, le nouveau concept basé sur l'émission optique de nanocristaux semi-conducteurs qui se modifie si un virus s'immobilise sur une surface nécessitera seulement deux heures! « soutient M. Dubowski.

Ce dernier se dit persuadé que des maladies pourront être évitées grâce à cette nouvelle approche sherbrookoise.

Soutenus financièrement par NanoQuébec, l'Agence spatiale canadienne, l'Institut canadien pour l'innovation en photonique, Magnor inc. et la Chaire de recherche du Canada en semi-conducteurs quantiques, M. Dubowski, le microbiologiste Éric Frost ainsi que Valérie Duplan, étudiante en biologie, sont persuadés qu'ils pourront sauver des vies en raison de la rapidité à laquelle le système réagit.

« Prenons l'exemple de l'eau. S'il y a présence d'une bactérie dans l'eau, les gens peuvent devenir malades et même mourir. Grâce à la nouvelle méthode pour trouver la bactérie, nous n'aurons plus besoin de nous rendre dans un labo et de demander l'aide de gens très spécialisés. Il sera possible d'obtenir les résultats tout de suite pour ne pas contaminer les consommateurs «, souligne le professeur.

M. Dubowski rappelle ainsi les sept morts de Walkerton qui avaient bu de l'eau contaminée ou encore les 34 personnes qui avaient succombé à la maladie du légionnaire après avoir été contaminées par l'air conditionné d'un hôtel de la Pennsylvanie.

« La Listéria ou les salmonelles qui peuvent se trouver dans de nombreux fromages ne sont que deux équipes de bactéries qui pourraient être détectées rapidement. Malheureusement, aucun prototype n'existe pour l'instant, mais je travaille en ce sens avec une compagnie de Québec «, conclut le professeur.