Yves Pelletier sera demain soir à la barre de la 14e Soirée des Jutra pour la deuxième année consécutive aux côtés de Sylvie Moreau, et le duo s'est donné pour défi de donner envie aux spectateurs de découvrir les 39 productions en compétition au cours du gala.

«C'est le sprint final et j'ai hâte de me retrouver sur scène. Tout comme l'année dernière, on va essayer d'expliquer aux gens qui n'ont pas vu les films ce qu'est la cuvée 2011. On espère que ceux qui la connaissent vont se reconnaître et que ceux qui ne la connaissent pas auront le goût d'aller la découvrir! J'ai plusieurs coups de coeur, mais ce qui est bizarre, c'est que je ressens une certaine paternité pour l'ensemble de la production cinématographique québécoise! Mais je dois dire que j'ai beaucoup aimé Dimanche, le court métrage de Patrick Doyon», précise Yves Pelletier.

Animateur de l'émission Partir autrement diffusée sur TV5, Yves Pelletier a dû jongler avec son horaire afin de pouvoir visionner les 39 films en compétition.

«C'est un travail colossal, car on a décidé que l'équipe de production devait regarder absolument tous les longs métrages de fiction, car c'est la matière première de notre gala. Je me promenais à travers le monde jusqu'à la fin janvier pour mon émission, alors j'ai vu Monsieur Lazhar à Madagascar, et Sur le rythme au Chili! Normalement je ne vois qu'une dizaine de films québécois par année, car on ne peut pas tout voir! Lors du dernier gala, les films étaient majoritairement plus sombres avec des productions comme Incendies ou Route 132, mais cette année, c'est plus festif et plus varié comme univers, même s'il y a toujours des films dramatiques», explique Yves Pelletier, qu'on retrouvera au grand écran dans L'empire Bossé à partir du 16 mars.

Après avoir été traduite en espagnol, Valentin, la bande dessinée signée par Yves Pelletier sortira en anglais l'automne prochain et l'auteur compte prochainement se plonger dans la création d'un nouvel album.

Sa confession sur le divan

«J'ai un scénario en marche mais en retard dans la rédaction. Je vais m'y remettre dès le lendemain des Jutra car ma productrice Nicole Robert m'attend de pied ferme! C'est dans la lignée de ce que j'ai fait précédemment comme Le baiser du barbu, mais ça sera un film musical»

Q/R

Si vous étiez une chanson?

Je voudrais pas crever de Boris Vian. C'est une chanson que je trouve magnifique: c'est simple, ludique et plein de sagesse. En regardant rétrospectivement les choix que j'ai faits dans ma vie, je trouve que ça me ressemble. J'ai toujours envie d'apprendre et retournerais à l'école demain avec plaisir!

Si vous étiez un film?

J'ai l'impression de vivre présentement dans Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley ou 1984 de George Orwell et j'ai le goût d'en sortir!

Quel était votre premier disque et votre premier livre?

Mon premier disque était un 45 tours de Thierry la Fronde et j'étais le héros de ma rue, car tout le monde venait chez moi l'écouter. Mon premier livre devait être un Tintin, car j'ai appris à lire avec cette BD.

Quelle est votre citation favorite?

Dans ma famille, on dit souvent ça: «Le bonheur c'est comme le sucre à la crème, si tu veux en avoir, t'es mieux de t'en faire.» Je préfère regarder la moitié pleine du verre et me dire que je peux même en rajouter!

Si vous ne pouviez plus pratiquer votre métier, quelle profession feriez-vous?

Quand j'étais jeune, j'avais une fascination pour les facteurs. En même temps, j'avais un livre qui s'appelait Le petit esquimau et à la maternelle, quand la professeure m'a demandé ce que je voulais faire, j'ai répondu esquimau. J'ai aussi fait un documentaire où je tentais de devenir inuit. Alors je serais facteur au Nunavut!

Quelle est votre plus mauvaise habitude?

Je suis un peu control freak. Je suis assez directif et exigeant, mais également envers moi-même.

Quel est votre dernier coup de coeur?

Sylvie Moreau.

Quel est votre dernier coup de gueule?

Les sommes que le gouvernement fédéral va consacrer à l'armement, surtout dans le dossier des F-35. On apprend que la facture va s'élever à plus de 26 milliards! En même temps, on culpabilise la fonction publique et la population sur des coupes. Je ne constate pas l'indignation autour de moi et je ne comprends pas!