Le 14 janvier dernier, la dictature tunisienne s'est effondrée comme un château de cartes.

Chute spectaculaire, certes. Mais que reste-t-il de cette révolution, un an plus tard? C'est la question qui se posera demain au Cinéma du Parc, dans le cadre de rÉvolution: bilan et perspectives, une journée de films, d'art engagé et de conférences organisée par le Collectif tunisien du Canada.

Côté cinéma, deux documentaires: Rouge parole, d'Elyess Baccar, raconte les semaines qui ont suivi la chute de Ben Ali, par l'entremise de la rue et de ses gens, alors qu'Al Shahara, de Mongi Farhani, met l'accent sur la ville de Sidi Bouzid, là où tout a commencé, avec le suicide du jeune Mohamed Bouazizi, le 17 décembre 2010.

«Ces films posent un regard sur l'année chargée qui vient de passer et permettent de comprendre comment les gens l'ont vécue», résume Sonia Djelidi, porte-parole du collectif à Montréal.

Entre les séances, place aux débats sur les enjeux, avec une table ronde sur l'avenir économique du pays et une conférence sur «les révolutions arabes et la situation géopolitique mondiale».

Sérieux, tout ça? Sachez que ces activités plus sérieuses seront accompagnées des caricatures politiques d'Ali Nabz et des photos de la reporter Sarra Guerchani, qui seront exposées dans le hall du cinéma.

Contribuer à «l'après-révolution»

Même s'ils militent de Montréal, les jeunes organisateurs du Collectif tunisien ne cachent pas leur fierté de contribuer à «l'après-révolution». Comme le dit si bien Sonia Djelidi, l'exemple tunisien n'a pas seulement servi de modèle au Printemps arabe, mais aussi aux «mouvements citoyens d'occupation de l'espace public, des indignés à Occupy Wall Street».

Bilan positif alors? Oui, mais avec prudence. «Positif parce qu'on a fait tomber une dictature de 23 ans et parce qu'il y a eu des élections libres, conclut Mme Djelidi. Mais à partir de là, ce sera aux Tunisiens de rester vigilants...»

rÉvolution: bilan et perspectives s'ouvre à 11h demain. Info: www.collectif-tunisien.com