En entrevue à La Presse l'an dernier, les réalisateurs de Tangled, Nathan Greno et Byron Howard, affichaient leur absence de désir de passer, un jour, au live action - contrairement à leurs confrères Brad Bird (le génie derrière The Iron Giant et Ratatouille, qui nous est récemment arrivé avec Mission: Impossible - Ghost Protocol) ou Andrew Stanton (qui nous offrira prochainement John Carter, lui dont le film précédent s'intitulait WALL-E).

Bref, pour Nathan Greno et Byron Howard, l'animation traverse un âge d'or pendant lequel la technologie évolue de jour en jour, ouvrant à chaque seconde de nouveaux horizons à découvrir, à exploiter, à porter à l'écran. Les deux réalisateurs font valoir que ces oeuvres deviennent de véritables «moulins» à émerveillement, qui savent traverser le temps sans prendre de rides: combien de générations ont grandi avec Blanche-Neige et Pinocchio?

Bon, trêve de déclarations d'amour à ce grand art, et en attendant les bijoux que nous réserve 2012 (de The Secret World of Arrietti de Miyazaki au Magasin des suicides de Patrice Leconte, en passant par le nouveau Pixar, Brave de Mark Andrews et Brenda Chapman), voici notre top 5 de l'année 2011!

1. Rango, de Gore Verbinski

Pourquoi? Parce que ce film rappelle avec mordant que l'animation peut ne pas s'adresser qu'aux enfants et donner naissance à un «vrai» film pour adultes. Chose que l'on oublie trop souvent sur ce continent.

Quoi? Un western spaghetti mettant en scène un caméléon en pleine crise existentielle (délicieux Johnny Depp) dans un monde à la Hunter S. Thompson. C'est trash, cru et déjanté. Et ce n'est pas en 3D! Un choix du réalisateur, qui a préféré travailler en textures et non en relief.

2. Les aventures de Tintin, de Steven Spielberg

Pourquoi? Parce que ce film fait la preuve que la captation de mouvements peut servir à merveille les personnages non humains - des créatures bleues d'Avatar... jusqu'aux personnages de bédé. Mais on ne tente plus, pour quelques années encore, les expériences «réalistes» à la Mars Needs Moms!

Quoi? Une adaptation de l'oeuvre d'Hergé respectueuse mais surprenante (Tintin maniant le revolver en bédé, c'est une chose; en «chair et en os», ça cogne plus).

3. Winnie the Pooh, de Stephen Anderson et Don Hall

Pourquoi? Parce que ce film montre que «le bon vieux temps» a encore sa place en animation: le 2D est ici à l'honneur, un 2D qui possède le «fini main» des livres et des films originaux. C'est si beau et poétique! Dommage que ce film-doudou soit sorti sur les écrans le même jour que le dernier Harry Potter. Ça l'a tué au box-office. Il mérite d'être ressuscité à la maison, en DVD.

Quoi? Une incursion douce comme le miel dans l'univers de l'ourson bien-aimé.

4. Arthur Christmas, de Sarah Smith

Pourquoi? Parce que ce film vise autant les petits que ceux qui les entourent. Et puis, il y a cette superbe animation CG et 3D, fruit de l'équipe à l'origine de Wallace&Gromit et de Chicken Run.

Quoi? L'aventure héroïque (hum!) du plus jeune fils du père Noël. Une histoire qui semble assez conventionnelle, mais sur laquelle souffle un vent de fraîcheur.

5. Kung Fu Panda 2, de Jennifer Yuh

Pourquoi? Parce qu'il est très rare qu'une suite soit supérieure à l'oeuvre première. La déception de l'année, Cars 2, qui s'est avérée un simple véhicule pour produits dérivés. Kung Fu Panda 2, par contre, est une histoire qui a plus de jus que l'originale et qui est bien servie par une animation en 3D qui, pour une fois, n'assombrit pas (trop) les images.

Quoi? En quête de ses origines, Po va devoir sauver la Chine et le kung-fu, menacés par un paon blanc et rouge (sang).