Notre jour viendra s'inscrit de façon différente dans la filmographie de Vincent Cassel. D'autant plus que l'acteur porte aussi le chapeau de producteur.

La relation qu'entretient Vincent Cassel avec Romain Gavras est indissociable de celle qu'il entretient avec Kim Chapiron, jeune réalisateur de Sheitan, long métrage dont il fut aussi la tête d'affiche et le producteur. À peine sortis de la préadolescence, au milieu des années 90, Gavras et Chapiron, cofondateurs du collectif de jeunes vidéastes Kourtrajmé, avaient déjà soufflé l'acteur avec leurs clips et leurs courts métrages.

«Je les ai connus grâce à Mathieu Kassovitz, a rappelé Vincent Cassel au cours d'une entrevue accordée à La Presse au Festival de Toronto. C'était à l'époque de La haine. Ils avaient 14 ans. J'avais deux fois leur âge et ça m'a foutu un sapré coup. Ils étaient déjà super créatifs. Il y avait aussi quelque chose de très particulier dans leur énergie. Leur travail m'a tout de suite séduit. On ne s'est jamais perdus de vue. C'est aussi à cette époque que j'ai connu Olivier Barthélémy, mon partenaire de jeu. Il est du même âge qu'eux.»

Vincent Cassel s'est intéressé très vite au projet de long métrage de Romain Gavras, une sorte de Valseuses version trash; il s'y glisse dans la peau d'un rouquin rêvant d'Irlande, terre d'accueil de tous les exclus de sa couleur...

«Évidemment, ce genre de rôle se travaille de façon différente, explique Cassel. Comme j'ai suivi la fabrication du film à toutes les étapes, je n'ai pas eu à composer le personnage de la même manière que pour un projet dont on m'enverrait simplement le scénario. Sans faire véritablement un story-board, je dessine souvent en amont des esquisses à propos d'un personnage et je m'aperçois qu'à l'arrivée, ça devient super précis!»

Un cinéma subversif

Reconnu pour son «intensité», et aussi pour sa propension à incarner des personnages troubles, Vincent Cassel estime que les personnages intéressants résident souvent du côté ombrageux des choses.

«Il y a un plaisir évident à jouer la perversité, résume-t-il. Non seulement les personnalités de ces gens pervers sont plus complexes et plus intéressantes à incarner, mais c'est souvent dans cette perversité que les vraies natures se révèlent. Nous avons tous cette part d'ombre, mais on la laisse de côté à cause des conventions sociales. On a aussi peur de soi-même dans bien des cas!»

Aussi revendique-t-il un cinéma plus «subversif».

«Cela me semble beaucoup plus vivant et excitant qu'un cinéma trop rassembleur, conclut-il. Les films tordus m'amusent. En fait, c'est toujours un peu tordu, le cinéma. Et c'est pour ça qu'on l'aime!»

Notre jour viendra ne fait pas l'unanimité. Cassel s'en réjouit. Depuis sa collaboration avec Romain Gavras, l'acteur a par ailleurs tourné Le moine, nouveau film de Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien). Il a aussi retrouvé David Cronenberg, avec qui il avait déjà tourné Eastern Promises, pour A Dangerous Method (à l'affiche chez nous en janvier).

Notre jour viendra prend l'affiche le 25 novembre.