La Ville de Sherbrooke est en train de soumettre son projet de plan directeur des parcs à la consultation publique. Avec ce plan, on jurerait que les parcs ne sont que de simples terrains de jeu. En effet, malgré le mouvement général au Québec pour la mise en valeur des paysages construits et naturels et des patrimoines historique et naturel, le plan d'action n'est orienté que vers les sports et les équipements récréatifs. Il est muet sur les aspects culturels: la nouvelle commission du patrimoine du Conseil de la culture de l'Estrie va avoir du travail à faire en ville.

Dans ce contexte, il me semble qu'il manque un objectif culturel au projet de plan directeur des parcs qui pourrait se formuler ainsi: conserver, mettre en valeur et diffuser les patrimoines historique et naturel de Sherbrooke. En effet, une ville comme Sherbrooke qui possède tant d'institutions d'enseignement ne doit pas uniquement investir dans le corps avec ses «plateaux» sportifs mais aussi dans l'esprit de ses citoyennes et citoyens avec une «plateforme» culturelle évidente. Pourquoi ne pas prévoir le 1 % de la culture dans le budget des parcs comme on le fait pour les arts, lors de travaux majeurs?

La façon simple et peu coûteuse de mettre en valeur ces attraits culturels, comparativement aux investissements importants que requièrent les aménagements et équipements sportifs et récréatifs, est l'installation de panneaux d'interprétation dans chacun des parcs, mentionnant l'origine et la raison d'être du parc ainsi que ses particularités patrimoniales.

Enfin, dans le plan directeur, on mentionne qu'il y a 169 parcs et espaces verts dans la ville de Sherbrooke. Or, le plan d'action ne prévoit des interventions que dans 83 parcs. Est-ce à dire qu'on ne prévoit aucune intervention dans les autres parcs dont certains ne sont même pas identifiés?

Jean-Marie Dubois, géographe

Professeur émérite

Université de Sherbrooke