Le 40e Festival du nouveau cinéma s'ouvre mercredi avec la projection de La guerre est déclarée, de Valérie Donzelli. Suivra la présentation de plus de 292 longs et courts métrages, de même que des rétrospectives, hommages et autres événements. Voici cinq suggestions parmi la flopée de films attendus.

UNE SÉPARATION Asghar Farhadi

Ours d'or du dernier Festival de Berlin, Une séparation, de l'Iranien Asghar Farhadi, est un film remarquable sur la vie quotidienne à Téhéran. Sa femme l'ayant quitté, un homme embauche une jeune femme pour soigner son père malade. Il ne sait pas que l'aide soignante est enceinte et qu'elle travaille à l'insu de son mari, un homme bouillant aux croyances religieuses strictes. Vu par plus d'un million de spectateurs en France, ce drame poignant et fin, superbement interprété, est l'un des films les plus prégnants que j'ai vus depuis un moment. Marc Cassivi

ONCE UPON A TIME IN ANATOLIA Nuri Bilge Ceylan

Le plus récent film du cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan, d'une délicieuse langueur servant à merveille son propos, a désarçonné plus d'un festivalier à Cannes en mai, où il a remporté le Grand Prix du jury. Pendant près de 90 minutes, un convoi policier cherche dans la nuit le lieu d'un crime. Il ne se passe rien d'autre, sinon la cocasserie de la situation et la philosophie des discussions qui en découle. Un film brillant, à conseiller à ceux qui, comme moi, trouvent que la lenteur et le silence sont de magnifiques mécanismes du cinéma. Marc Cassivi

LAURENTIE Mathieu Denis et Simon Lavoie On discutera probablement ferme de ce long métrage coréalisé par Mathieu David et Simon Lavoie. Film audacieux de forme et de fond, duquel émane un fort relent de québécitude désespérée, Laurentie relate le parcours d'un jeune homme (Emmanuel Schwartz) dont le mal-être existentiel et sexuel fait écho à la crise identitaire que traverse depuis toujours la «belle province». À Karlovy Vary, où Laurentie fut lancé l'été dernier, le public tchèque s'est parfois mis à rire et à applaudir au terme de très longs plans «où il ne se passe rien en apparence». - Marc-André Lussier

MELANCHOLIA Lars von Trier D'une beauté formelle somptueuse, porté aussi par la musique de Wagner, Melancholia s'intéresse à deux soeurs. La première, Justine (Kirsten Dunst), est d'une nature dépressive mais consent néanmoins à convoler en justes noces. À l'opposé, Claire (Charlotte Gainsbourg) s'appuie sur sa famille pour organiser son bonheur. Mais au fur et à mesure que la menace d'une collision entre la planète Melancholia et la Terre devient sérieuse, les personnalités des deux soeurs changent radicalement. À Cannes, certains classaient Melancholia parmi les plus beaux films du réalisateur de Dogville; d'autres, plus rares, le classaient parmi ses plus mauvais. La vérité se situe dans une zone plus nuancée. - Marc-André Lussier

LA PIEL QUE HABITO Pedro Almodóvar Cette adaptation du roman de Thierry Jonquet Mygale relate l'obsession d'un éminent chirurgien esthétique qui a pris pour cobaye un jeune homme qu'il soupçonne d'avoir violé sa fille. Maîtrisé de bout en bout, avec des fils qui rattachent habilement un récit étonnant dont il ne faut rien révéler, La peau que j'habite s'inscrit d'évidence dans la part plus sombre de l'oeuvre du chantre de la Movida. Présenté en compétition à Cannes, La peau que j'habite marque les retrouvailles de Pedro Almodóvar et Antonio Banderas. - Marc-André Lussier

Les billets, laissez-passer et carnets du FNC sont en prévente dès aujourd'hui, midi. Info: www.nouveaucinema.ca