Si Citizen Kane perd un jour son titre de meilleur film de tous les temps, il ne perdra jamais celui du plus grand film jamais réalisé sur les médias. En 1941, ceux-ci se limitaient aux journaux et à la radio.

Le film est vaguement inspiré de la vie du magnat de l'époque William Randolph Hearst (1863-1951). Démocrate richissime et influent, Hearst a été élu deux fois à la Chambre des représentants, mais a perdu la course à la mairie de New York. Parmi les publications qu'il a lancées ou dirigées, on retrouve des titres aussi divers que le San Francisco Examiner, le Washington Times, le New York Daily Mirror, ainsi que les magazines Cosmopolitan et Harper's Bazaar.

Son nom n'est jamais mentionné dans Citizen Kane, mais les ressemblances entre sa vie et celle du personnage central du film restent indéniables. Le dernier mot prononcé par Kane avant sa mort, «Rosebud», serait d'ailleurs le surnom attribué par Hearst à l'une de ses maîtresses, une actrice nommée Marion Davies.

William Randolph Hearts a d'ailleurs tout tenté pour nuire au film d'Orson Welles, allant jusqu'à traiter le cinéaste de «communiste», insulte suprême aux États-Unis à l'époque.