Attention! L'amitié surprenante qui unit notre voiture de course bien-aimée Lightning McQueen (Flash en version française) et la dépanneuse naïve Mater est en péril! C'est le coeur de Cars 2, la suite attendue de la mouture 2006 de Pixar. Un coeur qui bat au rythme d'une histoire d'espionnage et de courses automobiles se déroulant dans les grandes capitales du monde. On est loin de Radiator Springs et de la route 66! Discussion animée avec un grand maître de l'animation, John Lasseter.

La sortie de Cars, en 2006, a entraîné le réalisateur John Lasseter partout sur la planète. Il a présenté son film à Tokyo, à Paris, à Londres, etc. Oh, et à Barcelone! Là, cet amoureux des voitures et du NASCAR a subi un coup de foudre pour la Formule 1. Les ingrédients de ce qui allait devenir Cars 2 ont commencé à se mettre en place à ce moment-là.

Il y en avait un autre, lui, remontant à un amour d'enfance : le récit d'espionnage. «Dans Cars, le premier rendez-vous de Lightning McQueen et Sally devait avoir lieu dans un ciné-parc où était projeté un film d'espionnage... mais finalement, nous les avons envoyés en croisière. Sauf que j'aime les histoires d'espions depuis toujours. Enfants, mon frère et moi jouions à The Man from U.N.C.L.E. J'étais Illya Kuriakin et lui, Napoleon Solo. Pour nous, pendant des années, l'édifice des Nations unies était une façade pour l'agence où ils travaillaient «, racontait-il lors d'une entrevue qu'il a accordée à La Presse plus tôt cette semaine.

Bref, l'idée du film d'espionnage est restée. Et est devenue la trame principale de Car 2, côté action. Côté coeur, puisqu'il y a toujours du coeur dans les films signés Pixar, l'amitié en péril est au programme.

Nous retrouvons ainsi Lightning McQueen, la voiture de course rouge feu, et son ami, la dépanneuse candide Mater. Le premier est invité à participer au premier World Grand Prix qui va se dérouler dans plusieurs capitales. Il se fait accompagner du second... qui est pris pour un espion par un tandem d'agents secrets britanniques. Mater pourrait ainsi devoir sauver le monde des griffes de méchantes bagnoles mal intentionnées.

« Le monde de la Formule 1 est très glamour, sexy, opulent. Lightning McQueen navigue là-dedans sans problème. Mais Mater, lui, reste lui-même et devient une source d'embarras pour Lightning. Leur amitié va donc être testée, se fissurer pour finalement reprendre, plus forte qu'au départ «, explique John Lasseter qui aimait cette idée de faire vivre à Mater l'expérience du poisson hors de l'eau... après avoir fait traverser semblable épreuve à Lightning McQueen dans Cars - alors que la voiture de course habituée aux projecteurs était coincée dans un village perdu sur la route 66.

Une fois le coeur émotif du récit trouvé, le réalisateur et le scénariste Ben Queen y ont greffé le récit d'espionnage. «Je ne voulais pas d'une parodie, j'aime trop ce genre que les récents Bourne ont élevé à un autre niveau. Je tenais à avoir ce type d'énergie «, poursuit le réalisateur. Je tenais aussi à ce que le méchant soit vraiment brillant, que ce qu'il cherche à obtenir fasse du sens... en tout cas, dans sa perception du monde. «

Le tout, se déroulant autour de la planète, dans un univers «motomorphisé». Comprendre qu'il y a avait de la recherche à faire. Du côté des décors, à quoi aurait ressemblé la tour Eiffel ou Big Ben, si construits par des voitures? Du côté des pays visités, « il était important qu'ils aient une forte histoire automobile». Et du côté des personnages, «nous avons été très pointus : certaines voitures se retrouvent dans certains pays et absolument pas dans d'autres».

Important, aussi, d'obtenir la permission des constructeurs d'utiliser leurs modèles et de les anthropomorphiser. En effet, bien des vraies bagnoles sont de la distribution de Cars 2, entourées de pures créations - pour un total de plus de 400 automobiles différentes, 900 si l'on tient compte des changements de couleur et accessoires: «Nous avons fait comme pour Toy Story, où l'on retrouve un mélange de jouets très connus et d'autres, que nous avons imaginés.» Les «vrais» permettant, dans un cas comme dans l'autre, d'augmenter le degré de réalisme de l'univers fictif.

Pour toutes ces raisons de recherche et de démarches sur le terrain, et parce qu'il était occupé avec ses fonctions chez Disney (voir autre texte), John Lasseter s'est fait assister par Brad Lewis à la réalisation. Mais il avait assez confiance en son projet pour décider d'en devancer la sortie : «Cars 2 était d'abord prévu pour l'an prochain, a rappelé la productrice Denise Ream en conférence de presse. Dès que nous avons visé 2011 et non plus 2012, notre horaire est devenu draconien, très serré. Il m'a fallu, à plusieurs reprises, expliquer les faits à l'équipe créative afin d'arriver au final avec le long métrage que nous voulions tous. «

Ainsi, à ses yeux, il était essentiel que l'histoire soit testée très régulièrement. « C'est un récit d'espionnage assez complexe et il était facile de ne plus être clair. À un moment donné, par exemple, tous les participants du World Grand Prix utilisaient un carburant alternatif différent. On s'y perdait. « D'où les projections test, chaque 12 semaines exactement. Devant une audience mixte : «Parce que chez Pixar, quand nous faisons un film, nous le faisons pour la famille, insiste John Lasseter. Pour les enfants, mais aussi pour leurs parents, que l'on veut divertir sans pour cela utiliser des choses inappropriées pour les plus jeunes. C'est un défi. « Qu'avec Cars 2, Pixar s'est lancé pour la 12e fois.

Voir la critique de Cars 2 (Les bagnoles 2) en page 9

Les frais de voyage ont été payés par Walt Disney Pictures