WINWIN

***

Comédie dramatique de Thomas McCarthy. Avec Paul Giamatti, Amy Ryan, Bobby Cannavale. 1h46

Qui sème le vent récolte la tempête. C'est ce qui arrive ici à ce pauvre Mike, avocat sans ambition ni envergure qui, par intérêt et pour ne pas perdre la face devant sa petite famille, est prêt à la mesquinerie et déshonneur: Mike, fauché, use de son statut d'intercesseur professionnel pour grignoter les avoirs de son propre «client», un vieil homme riche mais un peu cinglé et sans famille.

Sans famille? Pas tout à fait. Le vieillard a une fille, perdue quelque part dans l'Ohio. Et un petit-fils rebelle et fugueur; un adolescent dont on devine assez vite le passé trouble. L'avocat en déroute, n'écoutant que son coeur (ou ce qui en reste), acceptera de s'occuper du gamin. Il se trouve que Mike est aussi, à temps partiel (et perdu) entraîneur de lutte idéalement olympique. Merveilleuse magie du cinéma. À vous de découvrir les dénouements de cette gentille comédie dramatique, ou drame comique filmé par des pantins sous la direction d'un robot (Tom McCarthy, acteur de métier qui a prêté sa bouille joviale à des monuments du 7e art comme Meet the Parents, Little Fockers et l'édifiant 2012).

Paul Giamatti y reprend, avec charme et génie, le rôle du raté sympathique, qu'on ne peut haïr malgré ses esbroufes; bedonnant, chauve et optimiste dans la tourmente, semblable à cet adorable minable du film Barney's Version, rôle qui lui a valu des honneurs. Win Win passe cependant mal du drame à la comédie, on se croirait un peu dans un film de Francis Veber, mais sans la joyeuse fournée de calembours. Pas facile de faire du comique aigre-doux; McCarthy a manqué son coup.