Deux ans après l'excellent Dead Space, les concepteurs de Visceral Games reviennent terrasser les joueurs assoiffés de haute tension avec la suite de leur space opera sanguinolent.

Donnons à César ce qui revient à César: Electronic Arts ne laisse pas tomber un bon produit. Bien que le premier opus de Dead Space ne se soit pas aussi bien vendu que prévu, l'éditeur n'a pas jeté la franchise aux poubelles. La matière était là: le rythme, l'ambiance, la jouabilité. Le jeu était l'oxygène requis pour tirer le genre «survie et horreur» de l'asphyxie. Et la critique n'a pas manqué de le signaler. Nul doute qu'il ne fallait pas changer la recette pour la suite. Et les concepteurs, dont une partie de l'équipe est établie à Montréal, l'ont bien compris.

Dead Space 2 met de nouveau en scène Isaac, ingénieur qui, dans l'épisode précédent, s'est retrouvé au milieu d'un carnage sur une navette minière. Le jeu offre d'ailleurs un résumé du premier épisode afin d'aider les joueurs qui n'en auraient pas fait l'expérience. Trois années après s'être arraché de ce vaisseau maudit, il se réveille dans l'hôpital d'une station spatiale en orbite autour de Saturne. Et, on le devine, le fléau l'a suivi, comme dans les films Alien. On se retrouve dans une station fantôme. Où, si les corps ne jonchent pas le sol, ils parcourent les murs et les couloirs. Transformés en créatures imprégnées de violence et totalement incontrôlables.

L'ouverture du jeu donne le ton. Dead Space 2 n'est pas aussi lent que le premier. Nous ne sommes plus en mode réaction, mais bien en mode action. Isaac connaît les créatures qu'il doit affronter et il est prêt à ce faire. Il n'est cependant pas devenu un surhomme; il se débrouille encore comme il le peut et, nouveauté, il parle et a un visage. Ce qui apporte une profondeur au personnage sans dissiper le mystère que voilait son casque. On le sent plus en vie et donc encore plus près de la mort.

Il lui faudra économiser les munitions et les utiliser judicieusement afin de démembrer ses ennemis avant de subir le même sort. La jouabilité reste à peu près la même. Seules la possibilité de se déplacer en apesanteur et la télékinésie sans limites d'utilisation viennent aider au sentiment de liberté.

Dead Space 2 finit par être l'archétype du jeu de survie et horreur. Le scénario reste assez mince, mais l'ambiance relève d'un travail de maître. La réalisation est hors pair. Encore plus beau que le premier, le jeu est graphiquement plus varié, plus détaillé. Les ombres et la lumière jouent avec les nerfs du joueur. On sursaute, on est aux aguets et la tension ne redescend que pour mieux remonter. Dead Space 2 crée des moments de haute voltige à travers un univers de science-fiction découpé au carré. Et, cerise sur le gâteau, un mode multijoueurs, passable, vient agrémenter la durée de vie.

Dead Space 2

**** 1/2

Concepteur: Visceral Games

Éditeur: Electronic Arts

Console: PS3, Xbox 360, PC

Cote: M (17 ans et ")