Le 22 août dernier, l'organisme de bienfaisance Conservation de la nature Canada (CNC) annonçait la protection d'un territoire de 2748 hectares (27 km2) dans la tourbière de Lac-à-la-Tortue, la plus grande tourbière de la vallée du Saint-Laurent.

Ce site chevauche les municipalités de Shawinigan, Notre-Dame-du-Mont-Carmel, Saint-Narcisse, et Saint-Maurice en Mauricie.

Grâce à des contributions du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et d'Environnement et Changement climatique Canada, CNC protège maintenant un peu plus de 4300 hectares (ha), une superficie presque deux fois plus grande que celle du parc national d'Oka. Cette grande tourbière de 6500 ha est composée d'une mosaïque de milieux humides. De plus, le gouvernement provincial y protège également une superficie importante avec sa réserve écologique du Lac-à-la-Tortue. Au total, environ 75% des milieux humides de ce secteur sont dorénavant protégés.

« Cette acquisition sauvegarde un milieu naturel d'une grande richesse, constitué principalement de tourbières et qui abrite des plantes en situation précaire, comme la woodwardie de Virginie et l'utriculaire à scapes géminés, toutes deux susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables selon la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du gouvernement du Québec, explique Patrice Laliberté, chargé de projets à CNC au Québec. On y retrouve également plusieurs espèces d'orchidées, de plantes carnivores et d'éricacées tels que le Kalmia et les bleuets. Le reste est composé d'une mosaïque de forêts de résineux et d'îlots boisés abritant parfois de grands pins matures. »

L'orignal, l'ours noir et le cerf de Virginie sont les grands mammifères qui fréquentent ce vaste site. De plus, on retrouve plusieurs mares et marécages qui abritent de nombreuses espèces de sauvagines, dont le canard noir et la sarcelle à ailes bleues. On y a également observé la grue du Canada à maintes reprises au cours des dernières années.

Les milieux absorbent d'importantes quantités d'eau lors de fortes pluies ou de la fonte rapide des neiges. Cet effet tampon aide à prévenir le débordement des cours d'eau situés à proximité de la tourbière. De plus, les tourbières sont considérées comme d'importants puits de carbone qui contribuent à limiter le réchauffement climatique.

En raison de la nature humide du territoire, la tourbière protégée par CNC est seulement accessible par l'intermédiaire d'ententes d'accès. Par contre, il est possible d'avoir un aperçu de la tourbière en empruntant les sentiers du parc Coeur nature, situés à Saint-Narcisse. Des chercheurs universitaires étudient, en outre, l'évolution de la tourbière ainsi que les processus écologiques et physiques qui s'y déroulent.

« Tout en transformant le climat, l'activité humaine exerce une pression grandissante sur nos écosystèmes et sur l'ensemble des espèces qui les composent. En soutenant financièrement la protection additionnelle de ces riches milieux naturels dans la tourbière de Lac-à-la-Tortue, par l'intermédiaire du projet Ensemble pour la nature, notre gouvernement tient à assurer le maintien des services écologiques que cette tourbière nous rend. Continuons d'agir pour atteindre nos objectifs en matière de protection de la diversité biologique au Québec : c'est un moyen sûr de léguer à nos enfants une société verte et sobre en carbone », a dit Isabelle Melançon, ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

« Au nom de ma collègue, Catherine McKenna, ministre de l'Environnement et du Changement climatique, je tiens à féliciter Conservation de la nature Canada pour le travail réalisé en vue de conserver 2 748 hectares de tourbières et de forêts, en Mauricie, dans le cadre du Programme de conservation des zones naturelles. Les projets axés sur les milieux humides comme celui-ci permettent d'assurer la protection d'habitats importants pour les espèces sauvages et contribuent à limiter l'incidence des changements climatiques », a dit François-Philippe Champagne, ministre de l'Infrastructure et des Collectivités.

Étaient également présents Jean Fournier (Conservation de la nature), Michel Angers (Shawinigan), Michael McAdoo (Conservation de la nature), Pierre Giguère (Gouvernement du Québec), Annie St-Onge (Gouvernement fédéral) et Luc Dostaler (Notre-Dame-du-Mont-Carmel).

La conservation de cette propriété est rendue possible grâce au soutien financier du projet Ensemble pour la nature du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, du Programme de conservation des zones naturelles du gouvernement du Canada, de la Fondation ÉCHO, du U.S. Fish & Wildlife Service (par son North American Wetlands Conservation Act), Cogeco, Sanimax et d'autres donateurs qui désirent demeurer anonymes. CNC a acquis le territoire de la société de gestion d'actifs forestiers Solifor, une société du Fonds de solidarité FTQ, et tient à la remercier pour sa grande collaboration tout le long de ce projet.

L'organisme de bienfaisance Conservation de la nature Canada est le chef de file au Québec en matière de protection des milieux naturels en terres privées, ainsi que des animaux et des plantes qu'ils abritent. Depuis 1962, CNC et ses partenaires ont protégé plus de 1,1 million d'hectares de sites exceptionnels au pays, dont 45 000 au Québec. CNC conserve chaque jour de nouveaux territoires grâce à la collaboration d'individus, de propriétaires fonciers, d'entreprises, de groupes de conservation, de communautés locales et de gouvernements.

Le projet Ensemble pour la nature (PEPN) est une subvention de 15 millions de dollars échelonnée sur trois ans accordée à CNC par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec. Il vise l'établissement de partenariats financiers et l'acquisition de connaissances scientifiques pour assurer la conservation et la protection de milieux naturels en terres privées au Québec d'ici le 31 mars 2020.

Administré par CNC, le Programme de conservation des zones naturelles (PCZN) du gouvernement du Canada est un partenariat public-privé unique visant à accélérer la conservation des terres dans les communautés du sud du Canada. CNC et ses partenaires bonifient les fonds fédéraux avec des contributions de contrepartie. Les habitats conservés dans le cadre du PCZN consolident la protection des corridors naturels et d'autres aires protégées.