LTS Marine espère révolutionner l'univers du transport nautique et ferroviaire avec une touche écologique. Elmec fait de même avec à peu près tout ce qui roule. AddÉnergie effectue une percée en Ontario. À n'en point douter, les entrepreneurs de la province carburent à l'innovation.

LTS MARINE

Spécialisée dans la motorisation partiellement et entièrement électrique, l'entreprise de Sainte-Catherine veut transformer le monde des bateaux de wakeboard et de ski nautique, des bateaux de plaisance, des voiliers et des traversiers. Elle fournit des groupes motopropulseurs électriques intégrés, c'est-à-dire un moteur, un système de stockage d'énergie et de contrôle, ainsi que les chargeurs adaptés aux besoins des clients.

Une offre qui attire principalement les propriétaires d'embarcations haut de gamme soucieux de protéger l'environnement.

« Puisque les systèmes électriques coûtent encore relativement cher, on ne pouvait pas proposer d'intégrer nos systèmes dans un bateau dont le prix d'achat est inférieur. »

- Bruno Tellier, vice-président chez LTS Marine

« Un système coûte au moins 75 000 $, selon les options, la capacité des batteries et la puissance du moteur. Donc, on se concentre sur les bateaux qui sont déjà perçus comme des produits relativement luxueux. L'équivalent des Porsche et des Mercedes, si on s'adressait au milieu du véhicule. »

LTS Marine achète plusieurs composants de manufacturiers, tels que les moteurs de TM4. Toutefois, l'équipe a imaginé elle-même l'intégration du système, en plus de fabriquer les batteries, le support et le filage. En fin de compte, l'entreprise cherche à se démarquer par la puissance de son produit.

« Les gens associent généralement les systèmes de propulsion électrique à une faible puissance, mais le nôtre est très puissant. C'est une offre unique au monde. On ne se démarque pas en étant moins chers, mais en étant beaucoup plus performants. »

Avec ses partenaires Michel Soucy et Jean-François Lavigne, M. Tellier rêve d'une croissance nord-américaine, avant d'attaquer le marché mondial. « Nous avons un chiffre d'affaires de 1 million cette année et nous prévoyons le doubler l'année prochaine. »

La réputation de LTS Marine semble s'établir tant dans le milieu nautique que ferroviaire. Son association avec une entreprise de Kansas City, Shuttlewagon, une filiale du géant Nordco, commence d'ailleurs à porter des fruits. « Lors d'un important congrès de transport et de logistique, qui avait lieu à Fort Lauderdale dans les derniers jours, Shuttlewagon a lancé un tracteur ferroviaire électrique que nous avons développé avec elle. C'est comme une locomotive sur pneus. Le tracteur peut aller dans les ports, les usines et les gares de triage, en plus de rouler sur rails. Habituellement, ces machines fonctionnent au diesel. Nous avons intégré un système de propulsion de bateau dans leur machine. »

ELMEC

L'entreprise de Shawinigan vient de s'associer à Pièces d'auto Simon André, de Cap-de-la-Madeleine, pour illustrer les économies procurées par les voitures électriques. « Le propriétaire a pris l'initiative de changer sa flotte de neuf véhicules à essence thermique pour des voitures électriques, explique Jean-Marc Pittet, propriétaire d'Elmec. Nous avons fourni des chargeurs rapides de 50 kW qui rechargent la batterie en 15 ou 20 minutes. Les livreurs peuvent alors parcourir environ 375 km en une journée, en rechargeant deux fois très rapidement. » Sur une période de sept ans, avec neuf voitures, l'entreprise pourrait économiser 250 000 $ en frais d'essence, de vidanges d'huile et de pièces inhérentes à la voiture thermique, selon M. Pittet.

Les chargeurs rapides fabriqués par Elmec permettent également à ses acquéreurs de les louer. « Si une entreprise de livraison cesse ses activités le soir ou la fin de semaine, elle pourra louer ses chargeurs à des particuliers qui ont des voitures électriques, souligne-t-il. Comme les batteries s'usent même quand elles ne sont pas utilisées, leur rentabilité est liée à leur utilisation. Elmec veut foncer vers ce marché, au lieu d'essayer de fournir des bornes publiques pour des projets comme Circuit électrique. Ce marché-là est déjà encombré. »

Également spécialisée en conception d'applications web et mobiles pour le contrôle de machinerie, Elmec veut faire sa marque dans le domaine des véhicules autonomes en tous genres : tondeuses électriques, ski doseur pour faire les tracés de ski de fond et de motoneige, véhicules dans les aéroports, équipements forestiers, agricoles et miniers, machinerie de déneigement, etc. « Tout ce qui n'est pas réglementé de façon aussi harassante que le marché automobile nous intéresse », précise le propriétaire. Imaginée par Elmec, l'application CanMobile2, actuellement offerte aux États-Unis, permet de contrôler plusieurs équipements à distance.

ADDÉNERGIE

Déjà reconnue comme un des chefs de file québécois dans la création de bornes de recharge électrique, AddÉnergie fait actuellement une percée en Ontario. En septembre, l'entreprise a installé une première borne de recharge rapide sur le territoire et ouvert un bureau à Mississauga. « Nous voulions des employés voués à la vente et au service pour soutenir la croissance du réseau, la gestion des bornes et la fiabilité de nos services là-bas, explique Louis Tremblay, président de l'entreprise de Québec et Shawinigan. Plusieurs autres bornes s'en viennent en Ontario. Il y a une grande concurrence actuellement pour les bornes de recharge lente, mais on ne voit pas encore de leader dans le domaine de la recharge rapide. On veut s'implanter massivement. »