En août, un chercheur hollandais, Mark Post, présentait devant les médias le premier steak artificiel au monde. Même si cette nouvelle a fasciné bien des gens, elle n'inquiète pas les industriels du secteur de la viande et de la volaille, qui mettent en doute la popularité prochaine de cette découverte.

«Les consommateurs canadiens sont sensibles au goût, à la texture de la viande et aux prix, note Ron Davidson, directeur des relations avec les médias du Conseil des viandes du Canada (CMC). Est-ce qu'ils achèteront un produit avec des goûts et des textures différents et qui est loin d'être concurrentiel avec la viande? Rien n'est moins certain.» Les chiffres tendent à lui donner raison. La popularité de la viande ne se dément pas. Au Québec, la valeur des ventes de viande figure au premier rang avec 24%, devançant les produits laitiers. Selon le CMC, les recettes annuelles des quelque 1100 établissements de transformation de la viande au Canada représentent en moyenne près de 24 milliards par année.

Il est vrai que la consommation de viandes rouges a baissé au cours des 30 dernières années (-18%). Selon les prévisions, cette tendance se poursuivra jusqu'en 2020. Cette baisse a toutefois été atténuée par l'augmentation de 80% des ventes de volailles au cours de ces trois décennies. Selon le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), la polyvalence de cette viande, sa facilité de préparation et son prix abordable sont les facteurs qui expliquent cette popularité. Malgré ce revirement, le boeuf trône toujours au sommet avec 35% des parts de marché. La consommation de porc, de son côté, est relativement stable depuis 20 ans, et l'apparition de produits marinés et apprêtés pour la cuisson en font un produit de plus en plus apprécié des consommateurs.

Pour garder le cap, l'industrie de la viande cherche toujours l'innovation des procédés, des produits et de l'emballage. Dans une optique d'améliorer la santé des Canadiens, elle réduit la teneur en sodium dans les viandes préparées et demande actuellement au gouvernement canadien d'autoriser l'irradiation des aliments.