Un transfert d'entreprise, c'est comme un couple d'amoureux: s'il n'y a aucune communication, c'est le divorce assuré. Cette analogie, Nathalie Croft, présidente de Pissenlits, une firme de consultation spécialisée dans la transmission de PME, l'utilise abondamment pour capter l'attention de ses clients.

«Comment un chef et sa relève peuvent-ils partager la même vision ou même trouver des solutions à des problèmes s'ils ne communiquent pas ou si l'un d'eux présume pour l'autre?», demande Mme Croft.

Selon elle, un transfert d'entreprise doit comporter un plan de communication béton qui touche quatre paramètres: partager une même vision; partager les mêmes croyances et les mêmes valeurs; bien connaître les qualités, les compétences et l'expérience de chacun; être au diapason sur tout ce qui concerne l'aspect transactionnel.

«Si les trois premiers paramètres sont clairs et bien compris de part et d'autre, le transactionnel se fera beaucoup plus facilement. Souvent, un chef d'entreprise s'en tiendra à son banquier ou à son comptable quand il gère son processus de relève. Il s'intéressera surtout à l'aspect transactionnel et oubliera tout le reste. Or, c'est là que les problèmes commencent», explique Mme Croft, elle-même un cas de relève.

Un plan de communication (qui, dans certains cas, comprendra une planification financière, une évaluation de l'entreprise, la formation d'un conseil de famille, des tests psychométriques, etc.) peut coûter environ 25 000$ et s'échelonner sur une période de 6 à 18 mois, dit la présidente de Pissenlits et auteure du guide d'exercice Choisir son associé ou sa relève?

Michel Bundock, premier vice-président et directeur général du Groupement des chefs d'entreprise du Québec, croit lui aussi à l'importance de bien communiquer. «La communication, c'est du soft, c'est pour ça que les gens n'y portent peut-être pas assez attention. Dans une démarche de transmission d'entreprise, la communication doit être aussi structurée que les aspects légaux et fiscaux», affirme-t-il.