Daniel Pelletier, président d'Artopex, à Granby, s'est donné 10 ans pour assurer la cession de son entreprise à ses fils Martin et Francis. Propriétaire de quatre usines comptant plus de 400 employés, le fabricant québécois de meubles de bureau veut prendre le temps de bien faire les choses. Chronologie.

2007

C'est en 2007 que Daniel Pelletier a commencé à penser à sa relève. «Mes frères André et Maurice, également actionnaires, étaient désormais à la retraite, dit-il. Et aucun de leurs enfants ne voulait se joindre à l'entreprise.» L'entrepreneur s'est donc tourné vers ses fils, Martin et Francis. Diplômés du cégep, les deux jeunes hommes avaient déjà occupé des emplois d'été chez Artopex. «Sans trop les pousser, je leur en ai parlé, et ça les a intéressés.»

2009

Leur baccalauréat en poche, les frères Martin et Francis Pelletier ont officiellement fait leur entrée dans l'entreprise familiale. Accompagnés de leur père et de leur mère, ils ont suivi une formation de quatre jours à HEC Montréal sur la mise en place d'une relève. «Ç'a déclenché bien des choses, explique Daniel Pelletier. On a vu des témoignages et on a été mis sur des pistes. J'ai pris conscience des choses à ne pas faire, dont porter le chapeau de père et de président en même temps. On s'est donné 10 ans pour que tout soit en place avant mon départ.» Les rôles et les responsabilités de chacun ont été déterminés. De plus, un consultant et des coachs (un pour le père et un autre pour les deux fils) sont arrivés dans le décor.

2011

Daniel Pelletier a commencé à se libérer de certaines tâches qui ont été déléguées à ses fils, mais aussi à des membres de la direction. «Je délègue, mais je reste mentor», affirme le président d'Artopex. Tout en occupant de nouvelles fonctions, les fils Pelletier poursuivent leur formation, c'est-à-dire qu'ils continuent à se familiariser avec les nombreuses facettes de l'entreprise.

2012

Martin et Francis Pelletier ont été intégrés au conseil d'administration. «Mais sur une base d'observation pour voir le thinking derrière l'entreprise», tient à préciser Daniel Pelletier. Les fils participent au développement d'un nouveau produit (des cloisons amovibles) et à la mise en place d'une nouvelle unité de production.

2013

En plus de siéger à d'autres conseils, la relève participe à la planification stratégique de l'entreprise. «Leurs rôles évoluent de plus en plus, dit Daniel Pelletier. Ils sont en mesure de prendre des décisions plus stratégiques. Martin, qui a étudié en finance, s'occupe de calculer le prix de revient. Ça fait deux ans qu'il fait le tour de nos quatre usines. Il s'imprègne de ce qui s'y passe.»

2014

L'apprentissage des frères Pelletier se poursuit dans un contexte de croissance économique. «On n'avait pas vu cela depuis 2008, se réjouit Daniel Pelletier. On est bien positionnés. On a une transition au niveau des volumes. On a de nouveaux produits. On vient d'inaugurer une nouvelle salle de montre de 10 000 pi2 dans le Vieux-Montréal.» Si tout se passe comme prévu, Daniel Pelletier devrait céder sa place à ses fils dans cinq ans, c'est-à-dire en 2019.