Vous planifiez vos vacances en Italie et cherchez des billets d'autocar pour aller de Rome à Florence ? Busbud est votre outil. Il scrute les données d'un millier de partenaires transporteurs dans le monde pour trouver votre trajet et affiche les résultats dans votre langue.

Le moteur de recherche de la start-up montréalaise est offert sur le web ou sur application mobile. C'est l'Expedia ou le Kayak du transport par autocar.

Le fondateur Louis-Philippe « LP » Maurice dit qu'il s'agit du premier service d'agrégation de billets de cars interurbains au monde. « En 2011, quand on a lancé Busbud, j'ai fait beaucoup de recherche pour finalement réaliser que ça n'existait pas encore. »

Pourquoi personne n'avait concrétisé l'idée alors que des agrégateurs semblables existent depuis longtemps pour les billets d'avion ?

Deux raisons : la rentabilité et la complexité technique.

« D'abord, ce n'était pas clair que ce serait profitable. Le marché du bus est perçu comme plus petit que le marché du transport aérien. Mais la réalité, quand on regarde les chiffres à l'échelle mondiale, c'est qu'il se vend autant de billets d'avion que de billets de bus interurbains », dit LP Maurice.

Au Mexique, par exemple, les entreprises d'autocars vendent environ 300 millions de billets chaque année. Même chose aux États-Unis.

Le défi technique, c'était de programmer la plateforme. « Il fallait avoir accès aux systèmes informatiques de tous les transporteurs, et pour ça, on a dû les rencontrer tous et établir des partenariats. Il faut être patient. »

C'est peu dire. En aviation, il y a un ou deux grands acteurs par pays, note LP Maurice. Pour le car, c'est beaucoup plus. Au Brésil seulement, on dénombre des centaines de transporteurs.

Pour surmonter les défis, Busbud a dû chercher du financement. Elle a réussi à obtenir plus de 10 millions.

PARTENAIRES EN AFFAIRES

Busbud est aujourd'hui partenaire avec de grands transporteurs comme National Express, Megabus et Greyhound.

Pour être sur la plateforme, ils paient une commission à Busbud de l'ordre de 10 à 15 % du prix du billet, qui demeure le même que sur le site du transporteur.

Pour les partenaires, l'avantage de se retrouver sur Busbud est d'avoir accès à une clientèle plus jeune, au pied voyageur, mais au pouce pitonneur, dont le réflexe premier est de trouver une appli ou une plateforme web lorsqu'ils ont des billets d'autocar à réserver.

« Et comme notre plateforme est en 13 langues et permet de payer en 21 devises, les utilisateurs internationaux peuvent réserver des billets facilement, explique LP Maurice. Un transporteur mexicain, par exemple, peut vendre plus aisément à un client chinois. »

Busbud se charge aussi du marketing. Elle s'assure du bon référencement web de sa plateforme et lance des campagnes sur les campus universitaires.

« Comparé à ce qui leur en coûte de le faire à l'interne, c'est avantageux. Ils gagnent en visibilité. »

BUSBUD EN CHIFFRES

10 % Croissance hebdomadaire des ventes depuis janvier

13 Nombre de langues dans lesquelles est offert Busbud

21 Nombre de devises avec lesquelles on peut payer

1000 Nombre de transporteurs partenaires

10 463 Nombre de villes desservies

100 000 Nombre de routes desservies

2011 Année de naissance de Busbud

ALLER LÀ OÙ SONT LES CLIENTS

Le transporteur français iDBUS est sur Busbud depuis deux ans. Pourquoi avoir fait le saut ? Pour saisir l'occasion de mieux rejoindre ses clients.

« Les jeunes de 18 à 35 ans sont notre clientèle cible, explique la responsable des grands comptes pour l'Europe chez iDBUS, Anaïs Breuil. Nos canaux de vente doivent donc être très numériques. »

Busbud facilite également la vente de billets dans les pays hors de l'Europe, ce qui répond à un besoin d'iDBUS.

Au moment de sa création, en 2012, le transporteur se positionnait comme un acteur français du transport par autocar en Europe. Après quelques mois d'opération, l'entreprise a toutefois rapidement réalisé que beaucoup de ses clients venaient de l'Australie, d'Amérique, du Canada.

« Busbud nous permet de répondre à cette demande, dit Anaïs Breuil. Quand leur équipe est venue nous expliquer leur service, nous avons rapidement décidé de vendre nos billets sur leur plateforme. »

Est-elle inquiète de voir la compétition devenir plus féroce maintenant que leurs billets se retrouvent sur Busbud... un agrégateur qui permet de comparer les circuits, les heures et les prix ?

« C'est un peu le jeu, reconnaît Anaïs Breuil. Mais la réalité, c'est que les clients sont là et que l'on perdrait des parts de marché si nous étions absents. On a intérêt à être présent partout. »

iDBUS projette de vendre 2 millions de billets cette année. Pour l'instant, environ 1 % de ce nombre est écoulé grâce à Busbud.

La loi française vient de changer pour permettre d'ouvrir le marché de l'autocar. D'ici quelques mois, iDBUS aura donc 90 lignes plutôt que 30. 

« Grâce à Busbud, on continuera d'aller chercher des clients additionnels sur le marché outre-mer. Pour eux, ce sera une opportunité d'offrir plus de routes en France et de continuer de se développer. »