Après avoir connu un développement accéléré grâce à son important réseau autoroutier, Saint-Laurent fait face aujourd'hui à un défi de taille : ses zones industrielles demeurent enclavées et peu ou mal desservies par les réseaux de transport collectif.

« C'est un enjeu important », convient Éric Paquet, directeur Aménagement urbain et services aux entreprises.

Il ajoute du même souffle : « Pour régler ce problème d'accessibilité, la solution réside dans l'amélioration du transport collectif. C'est la voie à emprunter. »

Il signale qu'un premier pas dans cette direction sera franchi autour de 2020 avec l'arrivée, très attendue, du REM, le train de la Caisse de dépôt. « Nous avons déjà trois gares de train et nous en aurons trois autres avec le Réseau électrique métropolitain. C'est majeur. »

Il précise : « On rêvait d'amener le train pour régler notre problème d'accès et pour maximiser la densité d'emploi. C'est la bonne nouvelle qu'on a eue l'an dernier, amener le train du côté nord de Saint-Laurent pour le relier à l'aéroport Montréal-Trudeau. »

Le directeur croit en outre que la venue du REM incitera les principaux acteurs économiques de Saint-Laurent à revoir la définition du pôle industriel au cours de la prochaine décennie.

« On amorce d'ailleurs une réflexion avec Développement économique Saint-Laurent autour de la gare A-40 pour implanter un quartier manufacturier 4.0. » - Éric Paquet, directeur Aménagement urbain et services aux entreprises

LE MÉTRO, LE VÉLO

Cette volonté manifeste d'« investir » dans le transport collectif pourrait se traduire - c'est du moins le souhait d'Éric Paquet - par le prolongement de la ligne orange du métro de Montréal jusqu'à la gare Bois-Francs.

« Ça pourrait permettre, justement, une interconnexion entre le futur REM et le métro », évoque-t-il.

Ce scénario demeure très hypothétique. « Mais on y travaille fort », précise le directeur.

Le réseau cyclable dans les zones d'entreprises fait également partie des « priorités » visant à « faciliter l'accès aux zones d'emplois » tant pour la population locale que pour les travailleurs qui viennent de l'extérieur.

« On aimerait que la population active puisse à la fois travailler et vivre à Saint-Laurent, fait valoir le directeur. C'est un peu le cas en ce moment, on estime qu'environ 15 000 résidants de Saint-Laurent travaillent dans leur ville, mais on voudrait en faire davantage sur ce plan. »

PLUS DE VERT

Un fait demeure incontournable : le développement économique de Saint-Laurent va continuer de passer par son secteur industriel, qui occupe les deux tiers du territoire.

« On veut attirer des joueurs structurants, des scientifiques, des chercheurs, en misant sur nos points forts, souligne Éric Paquet. On a une forte concentration de projets LEED, dans le secteur résidentiel notamment. On se démarque. »

Or, la présence de ces industries est aussi la source d'îlots de chaleur.

« On a constaté, il y a quelques années, que la zone industrielle de Saint-Laurent était l'un des principaux îlots de chaleur de l'agglomération, et nous avons pris un virage très fort, avec une nouvelle réglementation, pour améliorer la qualité de l'environnement et pour verdir les zones d'emplois, les stationnements, par exemple », soumet-il.

Photo Alain Roberge, La Presse

Saint-Laurent a connu un développement accéléré grâce à son important réseau autoroutier, mais fait face aujourd'hui à un défi de taille : ses zones industrielles demeurent enclavées et peu ou mal desservies par les réseaux de transport collectif.

UN POIDS LOURD DE L'ÉCONOMIE MONTRÉALAISE

Les promoteurs économiques de Saint-Laurent aiment bien rappeler qu'on y retrouve « le tiers des emplois manufacturiers de la ville de Montréal et le quart des emplois de l'agglomération de Montréal ». Sur les 4600 entreprises présentes à Saint-Laurent, près de 2500 appartiennent aux secteurs manufacturier, de distribution et de services. Principal secteur d'activité, l'aérospatiale y emploie plus de 9400 personnes. Saint-Laurent a aussi un fort contingent d'entreprises spécialisées en sciences de la vie et en technologies de l'information et des communications.