Vous avez épargné toute votre vie pour votre retraite. Ce serait dommage que des erreurs lors du décaissement vous fassent perdre de l'argent. Voici cinq éléments à considérer pour éviter de se tromper.

1. PORTEFEUILLE BIEN ADAPTÉ

« La principale erreur que les gens font est de choisir un portefeuille très conservateur, indique Guylaine Dufresne, directrice principale, investissement et planification financière, à la Banque Laurentienne. La retraite peut durer au moins 20 ans. Certains retraits seront faits à court terme et d'autres, à long terme. Il faut faire travailler l'argent en fonction des horizons de placement. »

De plus, le choix des produits est aussi important. « Pour l'épargne non enregistrée, on pourrait avoir des fonds de série T pour différer l'impôt, par exemple », propose Normand Morin, directeur général d'Excel gestion privée. Dans certains cas, une rente viagère pourrait aussi être envisagée.

2. OPTIMISATION FISCALE

Les futurs retraités devraient également évaluer les conséquences fiscales de leurs décisions. L'épargne est souvent moins concentrée dans les régimes enregistrés d'épargne-retraite (REER) qu'avant. Plusieurs ont aussi un compte d'épargne libre d'impôt (CELI) et de l'épargne non enregistrée. Mieux vaut évaluer où prendre l'argent afin de minimiser l'impôt à payer, indiquent les experts consultés.

De plus, si une personne n'a pas d'autres revenus de retraite, elle pourrait retirer au moins 2000 $ par an de son fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) pour bénéficier de l'exemption d'impôt de 2000 $, indique Mme Dufresne. « Lorsque les gens sont en couple, ils peuvent également profiter du fractionnement de revenu », ajoute M. Morin.

3. SUPPLÉMENT DE REVENU GARANTI

« Si une personne a des revenus plus modestes, mais a néanmoins réussi à épargner, elle pourrait tenter de garder un revenu imposable bas, suggère M. Morin. Ainsi, elle obtiendra le Supplément de revenu garanti (SRG). »

Par contre, décaisser une somme importante du REER avant 65 ans pour bénéficier du SRG par la suite n'est pas nécessairement une bonne idée. « Dans certains cas, ça peut être possible, mais ça dépend du solde, indique Mme Dufresne. Si la somme du retrait est trop élevée, le SRG ne compensera pas l'impôt payé sur des sommes dont on n'avait peut-être pas besoin. »

4. PLAN À JOUR

Avoir un plan financier demeure important, même une fois à la retraite.

« Planifier le décaissement, c'est rassurant. À la retraite, les gens voient leur actif diminuer. S'ils ignorent combien de temps celui-ci va durer, c'est extrêmement inquiétant. » - Guylaine Dufresne, directrice principale, investissement et planification financière, à la Banque Laurentienne

Aussi, il n'est pas rare que la situation des retraités change. Leur plan doit donc être mis à jour régulièrement. Nouvel emploi à temps partiel, décès du conjoint, vente de la résidence, projets imprévus et problèmes de santé sont autant de raisons de retourner voir son conseiller. Il peut alors réajuster le plan en conséquence.

5. GESTION DES DETTES

« J'ai eu un client qui s'ennuyait à la retraite et il s'est mis à rénover, illustre Mme Dufresne. Il s'est retrouvé avec une dette imprévue de 35 000 $ sur sa marge de crédit hypothécaire. Ça change un plan ! » C'est le genre de projet dont il faut discuter avec son conseiller.

Parfois, des retraités souhaitent retirer une grosse somme de leur FERR pour acheter une voiture, par exemple. Sauf qu'ils doivent payer une somme considérable en impôt sur les retraits. Comme conseillère, Mme Dufresne peut leur suggérer de prendre plutôt le financement offert par le concessionnaire.

Photo IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Guylaine Dufresne, directrice principale, investissement et planification financière, à la Banque Laurentienne, note qu'un portefeuille trop conservateur peut réduire le pouvoir d'achat.