L'Université du Québec en Outaouais (UQO) implante cet automne un nouveau laboratoire lié à la Chaire de recherche sur la santé psychosociale des familles. On y fait l'étude de nombreux phénomènes, dont l'impact d'un deuil ou de la naissance d'un enfant, le stress, la dépression, les difficultés conjugales.

«C'est un projet unique au Canada. De grands laboratoires ont été construits dans les deux campus de l'UQO situés à Gatineau et à Saint-Jérôme. Ils sont reliés par un système de télécommunications de haute technologie», indique Francine de Montigny, professeure en sciences infirmières et titulaire de la chaire.

Déjà, des parents des régions des Laurentides et de l'Outaouais participent aux différents projets du Centre d'études et de recherche en intervention familiale, qui compte 14 chercheurs. «Nous enregistrons, par exemple, la rencontre d'un groupe de parents endeuillés qui se tient à Gatineau. Cet enregistrement est retransmis dans le laboratoire de Saint-Jérôme. L'image est projetée sur un mur et non sur un écran de télévision. Nous avons l'impression qu'ils sont directement dans notre salle même si 200 km nous séparent», raconte Mme de Montigny.

Le témoignage des parents est essentiel pour les étudiants en psychoéducation, en sciences infirmières ou en travail social. Des professionnels travaillant dans les hôpitaux participent aussi à la formation. «On leur montre des modèles d'intervention. Devant le récit d'un père endeuillé, par exemple, que va suggérer la future infirmière? Les parents, de leur côté, savent que leur expérience servira de matériel pour améliorer les soins aux familles.»

Spécialistes de la persévérance scolaire

En 2013, l'UQO projette par ailleurs l'ajout d'un nouveau baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire du secondaire. «Ce programme existe déjà chez nous, mais seulement pour le primaire. Nous allons former des spécialistes dans l'intervention auprès des jeunes vulnérables, susceptibles de décrocher. C'est un enjeu important dans notre société. Nous constatons une pénurie d'enseignants spécialisés dans ce domaine», explique Denis Dubé, vice-recteur à l'enseignement et à la recherche à l'UQO.