Les PME doivent opérer dans un monde où la nouveauté devient la norme. Conséquence? Les problématiques qui les touchent sont en constante évolution. La Presse discute avec l'entrepreneur et promoteur de l'événement Stratégies PME, Daniel Langlois, et lui pose six questions au sujet des préoccupations actuelles des PME.

Quels sont, selon vous, les plus gros enjeux qui touchent aujourd'hui les petites et moyennes entreprises ?

C'est une question difficile parce qu'il existe plusieurs types de PME et qu'elles sont actives sur divers marchés. Néanmoins, nous avons observé quelques tendances générales qui nous sont confirmées par les experts. Deux éléments de réponse.

Le premier élément, c'est la contraction des marchés.

Concrètement, comment cela se manifeste-t-il ?

La concurrence internationale, par exemple, est toujours plus vive. Le recrutement est également plus difficile en raison entre autres du bassin insuffisant de main-d'oeuvre spécialisée au Québec. Enfin, les matières premières deviennent encore plus dispendieuses.

Le deuxième élément, c'est l'incertitude face à l'avenir. Les dirigeants trouvent le futur plus complexe qu'auparavant. Ils s'attendent à plus d'ambiguïté et de volatilité.

Et quelle est la conséquence de cette situation ?

Naturellement, ces préoccupations amènent les dirigeants à se poser plus de questions. Qu'est-ce qui s'en vient, comment puis-je le prédire, comment dois-je le gérer ? Ils doivent tenter de voir au-delà de l'horizon.

Comment réagissent-ils quand émergent de telles interrogations, quand ils font face à un nouveau problème ?

Il y a de plus en plus d'hommes et de femmes d'affaires de la génération X à la barre des PME, et ce sont des gens qui ne veulent pas faire autant d'heures au travail que les boomers.

Les dirigeants ont donc moins de temps, mais plus de questions. Évidemment, quand ils ont un problème, ils n'ont pas le temps de s'asseoir à la bibliothèque pour lire pendant un an dans le but de s'informer. On a donc vu apparaître un besoin dans la communauté d'affaires pour du « crash learning », de l'apprentissage en accéléré.

Stratégies PME vient répondre à ce besoin-là.

Les patrons ont-ils aussi plus tendance qu'auparavant à demander conseil ?

Tout à fait, ils font davantage appel aux conseillers externes quand ils ont des préoccupations, et c'est une bonne chose. On le voit de plus en plus.

La Banque de développement du Canada a d'ailleurs récemment publié une étude qui retenait la consultation d'experts externes comme étant l'un des cinq plus importants facteurs de réussite d'une PME les plus importants.

Une autre chose que j'observe par rapport à la génération X, c'est qu'elle est plus à l'aise à déléguer et à sous-traiter, et qu'elle planifie davantage que les boomers.

Ces traits et stratégies sont sans doute de forts avantages pour faire face aux préoccupations que vous mentionnez.

Absolument. Quand une tâche tombe à l'extérieur de ses compétences, un dirigeant de la génération X sera plus à l'aise à l'idée de sous-traiter, notamment dans les ressources humaines ou dans le domaine du marketing. Dans le domaine de la planification, les boomers, eux, ont par exemple souvent négligé d'organiser la relève.

Avec de meilleures stratégies, on performe davantage, on s'adapte davantage et on réussit davantage.

L'événement Stratégies PME aura lieu les 23 et 24 novembre au Palais des congrès. Plus de 130 conférences de 30 minutes seront présentées dans le but d'offrir des stratégies, conseils et compétences aux gens d'affaires pour accélérer la croissance de leur entreprise. Les organisateurs attendent plus de 6000 dirigeants de PME.