Passionnés de glisse depuis toujours, Gabriel Beauséjour et Tristan Houle voulaient créer le ski parfait. Pour ce faire, ils ont cofondé l'entreprise Tantal en 2011. Parce qu'ils ont bien fait leurs devoirs, les deux jeunes entrepreneurs ont réussi à amasser près de 23 000$, principalement sous forme de subventions non remboursables dans le cadre de programmes d'aide au démarrage et de concours. Voici comment ils s'y sont pris.

Ils ont pu profiter de certains privilèges associés notamment à leur âge (ils ont tous les deux 25 ans) et au parcours scolaire de Tristan Houle, qui est diplômé en génie de l'École Polytechnique. Dans le cadre d'un concours organisé par le Centre entrepreneurship HEC-Poly-UdeM, ils ont tout d'abord obtenu près de 3000$ grâce à la qualité de leur plan d'affaires.

Avec ce même plan d'affaires, qu'ils ont sans cesse amélioré, ils ont reçu près de 15 000$ par le truchement du Service d'aide aux jeunes entreprises (SAJE) et du Centre local de développement (CLD) de leur localité, notamment dans le cadre du programme Jeunes Promoteurs (JP).

Longtemps décrié parce qu'il s'adressait aux entrepreneurs de moins de 35 ans, le programme JP serait désormais plus "flexible" dans certains CLD. L'âge maximal d'admissibilité est donc à la discrétion de ceux et celles qui étudient les projets et qui, par conséquent, remettent les bourses.

Les patrons de Tantal Skis ont également profité de la générosité de la Fondation du maire, par laquelle ils ont obtenu une bourse de 500$. À défaut d'avoir gagné à l'échelle provinciale lors du Concours québécois en entrepreneuriat, MM. Beauséjour et Houle ont brillé au niveau régional (Montréal), ce qui leur a valu un beau chèque de 1000$.

Enfin, en marge du programme Créavenir de Desjardins, les deux jeunes chefs d'entreprise ont obtenu une bourse de 2500$ et un prêt de 2500$ à un taux d'intérêt très avantageux.

Prototypes

Avec ce joli magot, les artisans des skis Tantal ont pu réaliser leurs premiers prototypes, puis commencer, ici même au Québec en décembre 2012, la production de leur ski haute performance, le Zenith, qui s'est écoulé à une dizaine de paires à ce jour. Les skis Tantal sont fabriqués dans le Bas-Saint-Laurent à base d'érable et de carbone.

Gonflés à bloc, les deux entrepreneurs viennent de développer un nouveau modèle: le Wolfpack.

Ils vendent leurs planches (environ 800$ la paire, sans fixations) sur leur site web transactionnel (tantalski.com), de même que dans une boutique de la Rive-Sud (Ski Town).

À terme, Gabriel Beauséjour et Tristan Houle rêvent de «bâtir un empire» où la marque Tantal se déclinera non plus seulement sous forme de skis, mais aussi de manteaux, de lunettes, de bâtons et d'accessoires pour la glisse.

Pour continuer à progresser, les deux compères, qui occupent un autre emploi à temps plein, doivent maintenant se trouver du financement. Ils ne savent trop s'ils se tourneront vers une institution financière, des anges financiers ou un site de sociofinancement (crowdfunding) comme kickstarter.com aux États-Unis ou haricot.ca au Québec.

Programmes

Le cas des fondateurs de Tantal prouve hors de tout doute qu'il est possible de recevoir une aide plus que généreuse lorsqu'on désire se lancer en affaires au Québec. Toutefois, comme le souligne Marie Panneton, du CLD Haute-Yamaska, il existe tellement de programmes qu'il est facile de s'y perdre.

«Il y a des dizaines de programmes. Pendant que certains sont abolis, d'autres sont créés. Et ils sont de moins en moins généralistes. Il y en a en foresterie, en microélectronique, dans le secteur bioalimentaire, etc. Il y a donc des programmes par secteur, par catégorie d'âge, par degré d'innovation, par territoire, si l'entrepreneur est une femme ou non, selon le chiffre d'affaires, selon l'année de fondation de l'entreprise», explique Mme Panneton.

Autrement dit, de l'aide, il y en a. Et beaucoup. Qu'on soit en démarrage ou en expansion. Suffit de bien se renseigner et de bien fouiller.

À vos devoirs.