Être inventif, débrouillard et travaillant tout en disposant d'un bon réseau de contacts: voilà des éléments essentiels quand on est en affaires ou lorsqu'on désire fonder une entreprise.

Mais pour progresser, il faut du financement. Autant s'y faire: l'argent sera toujours un enjeu important, peu importe la nature d'une entreprise, sa taille ou le secteur dans lequel elle évolue. Mais comment s'y prendre? Vers qui se tourner? Quels sont les pièges à éviter? Ce troisième et dernier dossier sur les PME, consacré au financement, vous aidera à y voir plus clair.

La première leçon à retenir, selon François St-Arnaud, avocat spécialisé en droit des affaires: une entreprise en démarrage n'aura pas les mêmes besoins, ni le même poids, qu'une PME établie.

Surtout, il faut éviter de croire au père Noël. «Il n'y a pas de cadeau dans le monde de la finance, explique Me St-Arnaud. Plus votre projet est risqué (lors d'un démarrage, par exemple), plus le rendement exigé des financiers sera élevé, donc plus ça vous coûtera cher. À l'inverse, plus votre projet est mature et présente un historique solide, moins ça coûte cher.»

Équipe de rêve

Mais rien ne sert de se décourager. Afin de pallier ce manque de "maturité", l'avocat recommande aux jeunes entrepreneurs de s'entourer d'une sorte «d'équipe de rêve» qui rassurera les financiers. Celle-ci sera composée d'un entrepreneur plus âgé (bref, un mentor), de même que de gens spécialisés respectivement en finance, en marketing et en technologie, par exemple. Ceux-ci seront soit des actionnaires, soit des mentors, sinon des partenaires.

Les entreprises en démarrage ont cependant droit à certains "privilèges". Les fonds de démarrage (notamment dans les centres locaux de développement) en sont de bons exemples. Les Anges financiers (des gens fortunés qui investissent notamment dans de nouveaux projets) et les concours en entrepreneuriat aussi.

Signe des temps, les jeunes entrepreneurs peuvent profiter d'une nouvelle forme d'aide faisant appel aux nouvelles technologies et s'inscrivant dans un mouvement d'entraide: le financement collectif ou sociofinancement (crowdfunding). Aux États-Unis, le site Kickstarter a permis a des centaines de chefs d'entreprise en devenir d'amasser plus de 800 millions dans le cyberespace. Au Québec, malgré des règles plus strictes, de tels sites sont en émergence.

Sans pour autant dire que se lancer en affaires est à la portée de tous et de toutes, il est permis d'affirmer que les outils, les programmes et autres initiatives n'ont jamais été aussi nombreux au Québec. Le défi est de dénicher la ou les perles rares qui, à défaut de vous propulser, vous aideront à prendre votre envol.