Au moment de lancer votre entreprise, tous les spécialistes s'entendent: il faut rédiger un plan d'affaires.

L'exercice vous intimide passablement, car vous ne l'avez jamais fait et vous ne savez pas ce qu'on doit y inclure. Rassurez-vous, des experts sont là pour vous aider.

Valérie Munn, directrice, initiative et implantation, à la Banque Royale, recommande chaudement de prendre rendez-vous avec un spécialiste de votre Centre local de développement (CLD). «C'est votre premier arrêt, presque obligatoire», dit-elle.

André Forest, vice-président d'Anges Québec, un groupe d'investisseurs indépendants, est d'accord. «Les CLD ont un modèle de plan d'affaires qui est fort bien fait, ajoute-t-il. De plus, ils vous fournissent un accompagnement tout le long de l'exercice.»

En quoi consiste cet accompagnement? «Nous faisons le suivi à partir de la première rencontre exploratoire jusqu'à une présentation publique du projet de PME par l'entrepreneur à des investisseurs potentiels, explique Raphaël Gendron, conseiller en développement d'entreprises au CLD Brome-Missisquoi.

Attention: il ne s'agit pas de rédiger le plan d'affaires à la place de l'entrepreneur. «Nous offrons du soutien, mais la valeur pédagogique de la recherche et de la rédaction du plan est telle pour l'entrepreneur potentiel qu'il doit les faire lui-même», précise M. Gendron.

Étapes

Une première rencontre d'une heure environ permet à l'expert du CLD d'évaluer le sérieux et le cheminement du nouvel entrepreneur. Parfois, il est trop tôt dans le processus pour parler de plan d'affaires. Un délai de recherche et de réflexion s'impose.

«Quand le moment est arrivé, nous fournissons un modèle détaillé, que nous expliquons clairement, dit M. Gendron. Là, la personne prend pleinement conscience de l'ampleur de la tâche et de la précision qu'il faudra y apporter pour que le plan d'affaires remplisse son rôle.»

Ce rôle est de séduire des investisseurs qui assureront le démarrage de l'entreprise. «Quand le plan d'affaires est au point, je convoque des investisseurs potentiels et la personne y va d'un résumé oral de son projet, dit M. Gendron. Au terme de l'exercice, s'il y a des intéressés, l'entrepreneur leur remet le plan détaillé.»

Martin Langlois, directeur régional des services aux entreprises de la Banque de Montréal BMO, recommande une visite à votre SAJE local. «Ils sont là pour accompagner les jeunes entrepreneurs, spécifiquement, dit-il. Leur aide sera précieuse pour comprendre l'outil qu'est le plan d'affaires.»

Les femmes qui souhaitent se lancer en affaires et à qui le plan d'entreprise apparaît rebutant peuvent aller chez Femmessor, présent dans toutes les régions du Québec. Femmessor est un organisme de soutien aux femmes d'affaires. On y trouvera de l'aide à l'étape de démarrage, y compris pour apprivoiser le plan d'affaires.

Bancs d'école

Martin Langlois rappelle qu'on peut aussi retourner sur les bancs de l'école. «Il se donne d'excellents cours de démarrage d'entreprise dans les grandes écoles d'administration, aux HÉC Montréal, à l'UQAM, etc. Certaines commissions scolaires offrent aussi des cours sur le plan d'affaires.»

C'est ainsi que la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys de Montréal, en collaboration avec le SAJE, propose pour environ 100 dollars un cours sur le lancement d'entreprise où le plan d'affaires est central.

On peut aussi s'initier en surfant le Web. André Forest recommande une visite au site de la Banque de développement du Canada (www.bdc.ca). «On y trouve un excellent modèle de plan d'entreprise», dit-il.

Et si l'étape de l'étude de marché, essentielle au plan, vous rebute particulièrement, Marie-Josée Ouellet, directrice générale de Ressources Entreprises, organisme d'information aux entreprises, vous invite à visiter www.surveymonkey.com, où vous trouverez des outils simples pour produire une étude crédible.