1. Établir un plan stratégique

Productivité? «On parle beaucoup d'achat de machines et du retard du Québec dans l'automatisation, observe Michel Bundock, premier vice-président et directeur général du Groupement des chefs d'entreprise du Québec. J'aborde la question autrement.»

Il énumère ce qu'il appelle «trois éléments-clés qui conditionnent la productivité de l'entreprise», des facteurs qui impressionnent moins les visiteurs qu'une chaîne de montage robotisée, mais qui n'en ont pas moins d'impact.

Le premier consiste à préciser où l'entreprise veut se rendre. «Un bon plan stratégique est le premier moteur de productivité, affirme-t-il. Un plan indique qui fait quoi, et quand.»

«Il se perd énormément d'énergie et d'efficacité dans les entreprises parce qu'il n'y a pas de plan stratégique écrit, observe-t-il. Pour moi, la productivité n'est pas liée uniquement à l'acquisition de la plus récente machine, mais à la capacité d'établir un plan avec une vision, et où tout le monde a la même carte routière.»

2. Mesurer

«Tout ce qu'on mesure tend à s'améliorer», énonce Michel Bundock, comme une loi universelle. «Tu as beau avoir les meilleures machines, si tu n'es pas capable de mesurer ta productivité par employé, mesurer tes processus d'affaires, mesurer tes objectifs, tu ne peux pas être productif.»

L'entreprise n'a alors aucun repère: elle ne sait ni d'où elle vient, ni où elle est, ni où elle va.

«Il faut que je sois capable de dire quelle est ma destination, à quelle vitesse j'avance, combien il me reste d'essence, poursuit-il. Tout ça fait partie de la productivité. Si on n'a pas ces informations, on perd du temps à arrêter pour faire le plein au cas où on tomberait en panne d'essence.»

Pour s'orienter, l'entreprise devra déployer la panoplie des indicateurs de performance et autres tableaux de bord. «Il y a beaucoup de travail à faire dans les PME là-dessus», dit-il.

Il invite tout de même au réalisme: au volant d'une voiture, on n'a pas besoin d'un tableau de bord d'avion. «Mais l'idée, c'est d'avoir au moins un tableau de bord d'auto.»

3. Étendre ses marchés

Si les entreprises n'investissent pas dans l'équipement de haute technologie, c'est souvent parce que le volume de production ne le justifie pas. L'investissement apparaît trop risqué, ou insuffisamment rentable.

Pour Michel Bundock, qui a visité un très grand nombre d'entreprises au fil de sa longue carrière, l'accroissement de la productivité passe d'abord par l'ouverture de nouveaux marchés.

«Quand on entre aux États-Unis, en Europe ou en Chine, avec le volume suffisant, on n'aura plus le choix de se procurer de nouveaux équipements, soutient-il. C'est la poule ou l'oeuf.»