Les fondateurs d'entreprise maîtrisent souvent la conception et l'utilisation de leur produit. Mais la mise en marché fait appel à d'autres compétences.

Structurer son projet

Mettez vos idées sur papier. «Cela peut être un plan d'affaires de 30 pages, ou un simple sommaire», conseille Tracey Powers, directrice de la formation au SAJE. «On peut avoir des idées très larges, mais ce n'est pas toujours bon.» En les rédigeant, l'entrepreneur s'oblige à structurer sa vision.

Structurer ses outils de vente

«Les entrepreneurs sont souvent de bons techniciens, mais pas forcément de bons vendeurs», constate Jérôme Matas, conseiller, service aux entreprises, au Centre local de développement (CLD) Montréal-Nord.

«Ils oublient souvent de prévoir tous les outils qui vont aider à la vente. Ils doivent se demander comment ils vont solliciter leur clientèle. Par téléphone? Par l'entremise des médias sociaux?» Il ne suffit pas de compter sur le bouche à oreille. «Il faut réfléchir à ce qu'on va mettre en place pour déclencher un bouche à oreille positif.»

Sortir de l'isolement

Oubliez l'image du créateur d'entreprise enfermé en permanence dans son garage. «L'isolement ferme la porte à des occasions d'affaires», affirme M. Matas. En alimentant son réseau de contacts, l'entrepreneur améliore sa crédibilité. «Cela lui permet d'obtenir du référencement.»

Obtenir le soutien de son entourage

«Il n'est pas évident que l'entourage comprenne les besoins du créateur d'entreprise. Il y a plein d'exemples de mariages qui n'ont pas tenu le coup. Quand on passe de 70 à 80 heures par semaine au travail, il faut que cet investissement soit compris, sinon...», prévient Jérôme Matas.

Prendre le temps de réseauter

«L'entrepreneur peut se sentir seul, même entouré de ses employés et de sa famille. Il devrait rencontrer des entrepreneurs qui vivent les mêmes réalités que lui, sans être nécessairement issus de son domaine d'activité», recommande Tracey Powers. «Les entrepreneurs nous disent souvent qu'ils n'ont pas le temps de réseauter. Mais il faut prendre ce temps, car c'est très payant. Prenez une heure et demie sur l'heure du lunch, allez-y, vous y retournerez!»

Faire appel aux organismes spécialisés

Des aides techniques sont proposées par les centres locaux de développement (CLD), les corporations de développement économique communautaire (CDEC), le SAJE. Ces organismes peuvent même vous orienter vers du financement, par l'entremise des programmes de subventions, de prêts et de bourses.

Garder ses liquidités pour plus tard

L'entrepreneur ne doit pas brûler ses réserves financières dès le début de son projet. «Je dis souvent à mes étudiants: ne dépensez pas votre argent dans des bureaux. Commencez dans votre garage. Conservez vos liquidités pour le moment où vous en aurez vraiment besoin», conseille Claude Ananou, chargé de formation à HEC Montréal, et coauteur du livre De l'intuition au projet d'entreprise. De plus, le créateur devrait commencer par la vente de prototypes avant de se lancer dans une production en série, recommande-t-il. Ces premières ventes lui permettent de tester son idée et de connaître sa clientèle. Il reviendra vers ses clients avec un produit progressivement amélioré, en augmentant simultanément ses ventes et son expérience sur le marché.

Miser sur son site web

«Un site bien conçu peut aider votre entreprise à concurrencer efficacement des entreprises qui ont les goussets bien garnis et de gros budgets de marketing», affirme Michel Bergeron, vice-président marketing et affaires publiques à la Banque de développement du Canada (BDC). Même si vous ne vendez pas en ligne, vos clients se rendront certainement sur votre site web pour se faire une idée de votre entreprise et de vos produits.

Choyer ses premiers clients

Il est moins coûteux de travailler davantage avec ses premiers clients que d'en chercher de nouveaux. En approfondissant cette relation, vous prenez une place plus importante chez eux. Cela réduit aussi le temps nécessaire pour devenir indispensable.

Envisager l'international tout de suite

«Avant, on commençait par maîtriser son marché local, puis on allait vers l'international. Ce n'est plus le cas. On voit des entreprises nées mondiales, qui travaillent toutes à distance avec les technologies de l'information et un bon réseautage», observe Josée St-Pierre, directrice du laboratoire de recherche sur la performance des entreprises de l'Université du Québec à Trois-Rivières. «Les nouvelles générations d'entrepreneurs ont étudié et voyagé. Ils ne craignent pas l'internationalisation.»