Bâtir une entreprise de fabrication d'espaces faits sur mesure. Voilà ce qu'avait en tête Martin Bisson en sauvant Lumbec de la fermeture en 2012. Une aventure qui a commencé par un rachat, mais qui emprunte depuis les mêmes sentiers que quantité d'entreprises en démarrage.

Décembre 2014. Martin Bisson est déjà propriétaire de Lumbec depuis deux ans lorsqu'il se lance dans la fabrication de micromaisons, ces habitations minimalistes aussi connues sous le vocable de tiny houses.

« Je lisais sur le sujet depuis quelques mois déjà, explique l'entrepreneur. Lorsqu'un ami est venu m'en parler, je me suis dit : "OK, c'est le bon moment." »

En affaires avec son partenaire de l'époque et deux employés que comptait l'entreprise, il se donne pour mission d'assembler une micromaison sur remorque à temps pour l'Ottawa Cottage and Backyard Show, salon spécialisé qui se tiendra quatre mois plus tard. Et ce, alors que l'entreprise de Gatineau n'avait conçu jusque-là que des cabanons.

« La nuit avant le début de l'événement, on travaillait encore dessus, se souvient Martin Bisson avec le sourire. Le lendemain matin, on a mis une vieille plaque de remorque dessous, puis on est partis avec. »

Le produit, pas totalement au point, satisfaisait tout de même cet adepte de l'approche lean.

« Si on avait attendu de pouvoir offrir un produit parfait dès le départ, on en serait encore à tourner en rond aujourd'hui. » - Martin Bisson

DES DÉBUTS DIFFICILES

La foire elle-même, tout comme les efforts de promotion qui suivent, ne rapporte toutefois pas les fruits espérés. « Je pensais avoir trouvé une mine d'or, explique l'homme d'affaires, mais ça nous a pris un an avant de faire notre première vente. On était sur le bord d'arrêter. »

Après tout, le projet ne se limite pas à la conception de ces micromaisons. En plus d'un travail d'éducation du consommateur, Martin Bisson doit se frotter aux règlements de zonage des municipalités.

Qu'à cela ne tienne, il découvre durant cette période un autre marché : celui de la conception d'espaces sur mesure. Au lieu de solliciter strictement des consommateurs, Lumbec se tourne vers des entreprises et d'autres organisations qui cherchent à transformer des espaces.

La PME intègre progressivement une équipe de designers.

« Avec le temps, Lumbec est devenue avant tout une entreprise axée sur le design et la créativité. » - Martin Bisson

Aménagement d'un centre de jeux pour enfants, entente avec Tourisme Gatineau pour réorganiser un espace extérieur, collaboration avec Sid Lee sur un projet de marketing : une série de contrats du genre s'ajoutent progressivement au carnet de l'entreprise qui garde toujours espoir de voir le marché des micromaisons s'envoler en Ontario et au Québec.

NÉE D'UN RACHAT

Martin Bisson avait déjà multiplié les expériences de travail dans le secteur de la construction lorsqu'il a sauvé de la fermeture l'entreprise gatinoise Lumbec, en 2012.

« Je voulais devenir mon propre patron en démarrant mon entreprise de construction, dit-il. Et tout ce que je voulais acquérir, c'était le bâtiment de Lumbec. J'ai finalement acheté le nom et tout le reste. »

L'entreprise était alors mûre pour un redémarrage, la demande pour les cabanons que fabriquait l'entreprise se faisant plus rare.

« Avec le temps, j'ai compris que je devais m'en aller ailleurs avec ça », dit-il.

Cinq ans plus tard, l'aventure de Martin Bisson s'avère toujours risquée, selon lui, mais l'homme d'affaires est convaincu qu'il tient un bon filon.

Lumbec en bref

Président-propriétaire : Martin Bisson

Année de rachat : 2012

Nombre d'employés : 20

Photo Martin Roy, Le Droit

Lumbec offre ses services à des entreprises et autres organisations qui cherchent à transformer des espaces.

Photo Martin Roy, Le Droit

Lumbec peut compter sur une équipe de designers afin de concevoir des espaces sur mesure pour ses clients.