Ancien ministre des Finances et du Revenu, Raymond Bachand est depuis janvier conseiller stratégique chez Norton Rose Fulbright. Avant d'entrer en politique, il a occupé d'importantes fonctions chez Secor Conseil, Culinar, Metro-Richelieu et au Fonds de solidarité de la FTQ.

Ne pas imiter ses concurrents

«On est passé de 800 millions à 2 milliards pendant les huit ans où j'étais VP au développement chez Metro. On a fait une série d'acquisitions. Quand Provigo a acheté Sports Experts, nos gens nous ont dit qu'il fallait acheter André Lalonde Sport. On a réussi la transaction, mais ce fut un échec monumental. On constate après coup que ce n'était pas notre coeur de métier [core business], qu'il n'y avait pas de synergie entre les produits. On apprend de ses erreurs...»

Ne pas tomber amoureux de ses acquisitions

«Lors d'une acquisition, il faut garder ses objectifs en tête. Dans les négociations, on n'obtiendra pas tout ce qu'on veut, que ce soit sur le plan du prix, de la rétention des gestionnaires, etc. Il est très fréquent qu'après quatre mois de négociations et d'énergie, on dise: OK, c'est parfait, c'est bon. Mais si on comparait avec les critères d'origine, on dirait non. On est tombé amoureux au cours du processus et c'est là qu'on fait une erreur. Il faut savoir se retirer. Émotivement, c'est très dur.»

Songer aux alliances

«Metro était dans le secteur des dépanneurs avec 7 Jours, qui perdait de l'argent. Avec mon équipe, j'ai ramené 7 Jours au seuil de rentabilité, mais on a conclu qu'on ne gagnerait pas dans ce marché-là. On a fait une entente avec Couche-Tard. En achetant 7 Jours, Alain Bouchard devenait numéro 2 dans le marché. On a pris du capital-actions et un contrat de grossiste. C'est une des meilleures transactions que Metro ait jamais faites. Le point stratégique est celui-ci: si tu n'es pas capable d'être parmi les leaders, que ce soit par l'innovation technologique ou en parts de marché, tu vas avoir de la difficulté. Parfois, il est préférable de faire une alliance.»