À 65 ans, plusieurs règles fiscales changent ou deviennent applicables. Pour tirer son épingle du jeu, il faut porter une attention particulière à la stratégie que l'on adopte dans le domaine des impôts.

Le fractionnement de revenu est un des premiers éléments à considérer. Il s'agit d'un mécanisme permettant d'allouer jusqu'à 50 % du revenu de retraite admissible d'un conjoint, au sein d'un couple, à l'autre conjoint. Cela permet généralement de payer moins d'impôts.

«C'est assez intéressant. Il n'y a pas de chiffre unique, mais cette stratégie génère souvent une économie de 1000 $. Parfois, ça peut aller jusqu'à 4000 $, 5000 $», dit Sylvain Moreau, associé en fiscalité au bureau de RCGT à Saint-Jérôme.

À partir de 65 ans, plusieurs formes de revenus deviennent admissibles au fractionnement, au provincial comme au fédéral.

Il s'agit des rentes viagères provenant d'un régime de pension agréé (RPA), des montants périodiques provenant d'un régime de participation différée aux bénéfices (RPDB), des rentes provenant d'un REER, des sommes provenant d'un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) et des revenus d'intérêts tirés d'une rente ordinaire.

Il faut faire attention, toutefois, puisque certaines sommes ne sont pas admissibles au fractionnement. C'est le cas des prestations du Régime de rentes du Québec (RRQ) et de celles de la Sécurité de la vieillesse. On pense aussi aux versements uniques provenant d'un REER ou d'un RPDB.

«Avant 65 ans, les seuls revenus admissibles au fractionnement sont les rentes viagères provenant d'un RPA, et elles ne peuvent être fractionnées qu'au fédéral», note Sylvain Moreau.

Les crédits d'impôt

À 65 ans, de nombreux crédits d'impôt deviennent applicables. Au fédéral, on en retrouve deux principaux.

Il y a d'abord le crédit d'impôt pour revenus de pension. Il est non remboursable et correspond à 15 %, avant abattement, des premiers 2000 $ de revenus de pension reçus. Les revenus admissibles sont les mêmes que pour le fractionnement.

Ensuite, il y a le crédit pour personne âgée de 65 ans et plus. « En 2014, il s'élève à 6919 $ », dit Josée Jeffrey, fiscaliste et planificatrice financière chez Focus Retraite et Fiscalité.

Un troisième outil fiscal s'ajoute à cela. C'est le transfert entre conjoints de crédits d'impôt inutilisés. Il permet de transférer ces deux crédits à son conjoint lorsqu'on n'en a pas besoin et vice-versa. Ils s'ajoutent aux crédits d'impôt personnels de celui qui les reçoit.

Au provincial, quatre crédits deviennent applicables à partir de 65 ans.

Le premier, d'un taux de 20 %, en regroupe en réalité trois: le crédit pour personne vivant seule, le crédit pour revenus de retraite et le crédit en raison de l'âge. «Seul le crédit pour personne vivant seule ne s'adresse pas de façon spécifique aux personnes âgées de 65 ou plus», explique Sylvain Moreau.

Le second crédit, celui pour les travailleurs d'expérience, s'adresse aux personnes de plus de 65 ans qui ont un emploi. Il vise à les garder sur le marché du travail. «Il faut avoir des revenus de travail supérieurs à 5000 $ pour en profiter. Le montant maximal du crédit est de 451,20 $», dit Josée Jeffrey.

Les deux autres exemptions s'adressent aux personnes de plus de 70 ans. Il s'agit du crédit d'impôt pour les activités des aînés et de celui pour le maintien à domicile des personnes âgées.

Le premier représente un montant de 40 $. Le taux du second crédit s'élève à 40 % cette année.

«Il y a beaucoup de crédits, reconnaît Sylvain Moreau. Le défi, c'est de les connaître et de savoir auxquels j'ai droit.»