Le Plan Nord version 2.0 est sur la bonne voie en dépit des difficiles conditions du marché, principalement dans le secteur des métaux, affirme le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand.

« Nous voulons que le Plan réussisse et ça passe par la réussite de la Côte-Nord, précise le ministre. Notre engagement est le même qu'au début. »

Il se dit conscient, néanmoins, des difficultés financières qu'éprouvent une quarantaine d'entrepreneurs de la Côte-Nord, en manque de contrats.

« On va tenter de trouver des façons de leur donner un peu d'oxygène afin qu'ils puissent gagner un peu de temps avec leurs banquiers », s'avance-t-il, sans toutefois être en mesure d'en décliner les modalités.

Début février, il a eu un entretien avec la mairesse de Port-Cartier, Violaine Doyle, qui réclame de l'État une « aide immédiate » de 20 à 25 millions.

Au cours de la dernière année, selon le comité d'urgence, il se serait perdu un millier d'emplois sur la Côte-Nord.

DES AFFAIRES CONCRÈTES

Tout en reconnaissant que la conjoncture mondiale n'est pas des plus favorables aux investissements, le ministre insiste pour souligner qu'il se passe « des affaires concrètes », au nord du 49parallèle, et que « ça bouge plus qu'on peut le penser ».

Il évoque la participation d'Hydro-Québec, qui « est en train de travailler sur la Romaine 4 », et la réfection de la route de la Baie-James par le ministère des Transports.

Il revient sur l'acquisition, toute récente, par Investissement Québec, des actifs de la société minière en faillite Cliffs Natural Resources, à Sept-Îles. Et il mise sur les investissements de 400 millions, par l'indienne Tata Steel, pour donner un nouveau souffle à l'économie de Schefferville.

Il aimerait bientôt voir l'Aluminerie Alouette envisager une nouvelle phase d'expansion dans le cadre d'une « Alouette 3 ».

Cependant, il ne cache pas sa déception à la suite de l'abandon d'un important investissement par l'espagnole FerroAtlantica, en décembre 2015. « Cela a créé de la morosité », concède-t-il. L'usine devait produire 1000 tonnes de silicium par année et créer 300 emplois à Port-Cartier.

Mais il préfère voir le verre à moitié plein. « Pour une entreprise qui pose problème, relève-t-il, je peux vous en citer quinze ou vingt qui ont des projets d'expansion. »

STABILITÉ POLITIQUE

Et quels sont ses arguments, au ministre du Plan Nord, pour attirer des investisseurs étrangers à s'engager dans des investissements colossaux ?

« On a maintenant un plan de développement mieux planifié, avec la Société du Plan Nord, répond-il. Les investisseurs regardent aussi la stabilité politique, et il y a deux gouvernements majoritaires [à Québec et à Ottawa]. On a revu la question des redevances et on a une nouvelle Loi sur les mines. Ça permet aux investisseurs de faire des prévisions. Ça rend le Québec plus attrayant. On sait à quoi s'en tenir. »

Le ministre Arcand réaffirme la « volonté ferme » de son gouvernement de « développer le territoire » en proposant des tarifs énergétiques avantageux et en favorisant l'éclosion de nouvelles sources d'énergie, renouvelables et non polluantes, et en amenant, « en priorité », du gaz liquéfié sur la Côte-Nord pour les entreprises manufacturières.

« Nous avons une grande diversité de ressources naturelles, convient le ministre, et c'est un élément important pour attirer de nouveaux partenaires. »

« J'ai rencontré des investisseurs allemands, africains, japonais, chinois, indiens, relate-t-il. Vous pouvez me croire qu'ils sont au courant que nous avons beaucoup de ressources, notamment des terres rares, et pas seulement du minerai de fer. »

photo fournie par la Ville de Port-Cartier

Au nom du comité d'urgence, c'est la mairesse de Port-Cartier, Violaine Doyle, qui porte le dossier de l'aide financière « immédiate » de 20 à 25 millions demandée à Québec pour venir à la rescousse d'une quarantaine d'entreprises dont la situation financière est sérieusement hypothéquée en raison des difficultés du Plan Nord.