Même si Cliffs Natural Resources menace de fermer sa mine du lac Bloom (500 emplois) à cause de la chute des prix du fer, d'autres sociétés minières n'attendent pas la nouvelle mouture du Plan Nord et passent à l'action. Voici les cas de Stornoway et de Mine Raglan.

Stornoway Diamonds

Stornoway n'a peut-être pas encore entamé la construction de ses deux mines du projet diamantifère Renard, mais ça ne l'empêche pas de voir comment elle pourrait rentabiliser encore plus leur exploitation.

C'est dans cette optique qu'elle a annoncé le mois dernier un réaménagement des plans de son usine de traitement de diamants par l'ajout d'une nouvelle unité.

Elle envisage maintenant de récupérer des diamants ayant jusqu'à 45 mm de diamètre, soit 50% plus larges que ceux que sa stratégie initiale de concassage du minerai lui permettait d'obtenir.

«Ce qui est le plus important avec les diamants, c'est de ne pas les briser en plus petits morceaux, explique Patrick Godin, vice-président et chef de l'exploitation chez Stornoway Diamonds. Plus un diamant est gros, plus il a de la valeur, et cette valeur augmente de façon logarithmique.»

Selon lui, l'ajout de la nouvelle unité permettra d'augmenter la rentabilité du projet Renard, notamment parce que son aménagement se fera sans coût supplémentaire pour l'entreprise.

La construction de l'usine de traitement sera entamée en avril prochain, selon les prévisions de Stornoway, soit juste après que l'entreprise aura amorcé l'aménagement de sa mine souterraine et de son autre à ciel ouvert.

Pour leur part, les travaux d'aménagement du site vont bon train. Selon Patrick Godin, l'entreprise serait même en avance sur son échéancier.

À terme, ces installations seront chauffées et électrifiées à partir de gaz naturel transporté au site sous forme liquide. Selon le vice-président, l'entreprise devrait ainsi économiser près de 10 millions par année.

Le projet Renard se trouve dans la région de la Baie-James. À terme, Stornoway prévoit y traiter 6000 tonnes de minerai par jour, soit 2,2 millions de tonnes par année, et créer environ 500 emplois.

Mine Raglan

Un brise-glace achemine sept fois par année tout le diesel que requiert Mine Raglan pour ses opérations. En tout, 60 millions de litres annuellement. Un volume titanesque qui est toutefois appelé à diminuer d'ici quelques années.

C'est que depuis août dernier, le producteur de nickel mise en partie sur une éolienne de trois mégawatts pour subvenir à ses besoins énergétiques.

«Comme notre site minier est sur un plateau de 600 m d'altitude et qu'il n'y a pas d'arbre, on profite d'un potentiel venteux qui est très élevé», explique Céliane Dorval, coordonnatrice des communications et des relations externes chez Mine Raglan.

Selon elle, le diesel représentait la seule stratégie viable il y a 17 ans lorsque l'entreprise a mis en activité sa première mine. Aujourd'hui, c'est à la fois pour réduire son empreinte écologique, mais aussi ses coûts, que Mine Raglan envisage l'énergie éolienne. «Depuis la mise en fonction de l'éolienne, on a économisé environ 350 000 L de diesel, précise Mme Dorval. Ça représente 950 tonnes de gaz à effet de serre.»

En vertu d'un partenariat avec Tugliq, Mine Raglan testera aussi, dès 2015, différentes stratégies de stockage de l'énergie que produit en excès son éolienne. «C'est la première fois dans l'Arctique canadien qu'on jumellera une éolienne à des capacités de stockage d'énergie», souligne Mme Dorval.

Si ce projet-pilote se révèle un succès, Mine Raglan pourrait aller de l'avant et se doter d'un parc d'éoliennes. «Ça nous permettrait de réduire de 40% notre consommation de diesel», explique Céliane Dorval.

Mine Raglan tire présentement son nickel de trois mines. Une quatrième est en construction.

En tout, c'est environ 800 personnes qui y travaillent en tout temps. Un véritable village, caché dans le Nord québécois, souligne la représentante de l'entreprise.

PHOTO FOURNIE PAR TUGLIQ

Depuis la mise en fonction de son éolienne, Mine Raglan a économisé environ 350 000 l. de diesel.