Retraité fortuné, courtier d'assurances, femme d'affaires, gestionnaire de portefeuilles ou étudiante en droit ; ils ont tous en commun le goût d'aider les autres. Portraits de philanthropes issus de cinq générations différentes.

Les matures

La clairvoyance d'une soeur

Jean-Pierre Léger a commencé à s'intéresser à la philanthropie il y a 30 ans lorsque sa soeur Claire a créé un comité de dons au sein des Rôtisseries Saint-Hubert. Puis est arrivée la Fondation Saint-Hubert. À ce jour, les Léger ont versé près de 20 millions de dollars. Centraide du Grand Montréal et le Centre de cancérologie Charles-Bruneau sont les grandes causes appuyées par M. Léger. Mais ce n'est qu'un début pour ce philanthrope qui sert chaque année des repas de Noël à l'Accueil Bonneau. Jean-Pierre Léger a vendu Groupe Saint-Hubert pour 537 millions au printemps 2016. Le fruit de cette transaction servira à créer la Fondation Léger, qui sera présidée par... sa soeur Claire.

Les baby-boomers

Chantre des dons planifiés

En fondant son cabinet d'assurances il y a 40 ans, Pierre Desjardins voulait aider à préparer l'avenir de ses clients. Ces temps-ci, il vante les vertus du don planifié. Gouverneur à la Fondation de HEC Montréal, il a lui-même souscrit à une assurance-vie dont la prime sera versée à l'établissement. « Au lieu de faire un chèque tous les ans à HEC, dit-il, je paie les primes annuelles d'une assurance à leur nom. » Le parrainage de « petits Chinois à 25 sous », le Club Kiwanis, la Fondation Québec Jeunes, la Colonie de vacances Sainte-Jeanne-d'Arc sont autant de causes qu'il a épousées. Sa marotte : la jeunesse. « Je crois en eux », dit-il.

Génération X

Le devoir de donner

« C'est peut-être égoïste de ma part, mais donner m'apporte une très grande satisfaction. Je suis dans une position de leadership et cela me permet de mobiliser des gens », explique Isabelle Marcoux, présidente du conseil de Transcontinental TC. Adolescente, elle distribuait des paniers de Noël dans Hochelaga-Maisonneuve. Pas étonnant qu'à 47 ans, elle soit une philanthrope presque à plein temps. Ces dernières années, elle a notamment aidé Tel-Jeunes, le Musée des beaux-arts et l'Hôpital de Montréal pour enfants. Depuis un an, elle vibre au rythme de Centraide du Grand Montréal, dont elle copréside la campagne de financement 2016 et dont elle fait partie des Grands Donateurs.

Génération Y (milléniaux)

Le leader positif

Vincent Cliche croit qu'il nous faut plus de « leaders positifs ». À 31 ans, il multiplie les activités-bénéfices (dont le Bal philanthropique) tout en faisant la promotion de la philanthropie auprès des jeunes professionnels de la Vieille Capitale. Depuis qu'il est président des Jeunes Philanthropes de Québec, cet OBNL a multiplié par quatre le nombre de ses activités. Qu'est-ce qui motive ce conseiller en placement à la Financière Banque Nationale ? « J'ai été chanceux de naître dans un milieu privilégié, dit-il. Ma motivation est donc de donner au suivant. Les plus chanceux comme moi devraient redonner à la société. »

Génération Z

Les jeunes hésitent trop

Pour Anne-Isabelle Cloutier, être jeune n'est pas un obstacle, mais un avantage si on veut faire le bien autour de soi. « Les jeunes hésitent à s'impliquer, dit-elle. Il leur faut des adultes, des modèles pour les encadrer et les outiller. » À 19 ans, elle est aujourd'hui une philanthrope d'expérience. Au secondaire, elle a fait ses classes à la Guignolée et auprès d'OXFAM. À 15 ans, elle a dirigé des conférences en marge du mouvement Ton avenir en main. Au cégep, elle a créé « Une journée pour toi », pour les familles moins fortunées de Côte-des-Neiges. Étudiante en droit à l'Université McGill, Anne-Isabelle Cloutier veut poursuivre son oeuvre dans le secteur public. À suivre.