On remet entre leurs mains notre santé physique et mentale, nos finances, le bien-être de nos animaux de compagnie, notre demeure et quoi d'autre encore. Pourtant, on connaît encore mal les professionnels et leurs ordres. En voici une radiographie en chiffres.

45 ordres

Il existe au Québec 45 ordres professionnels qui réglementent 53 professions: médecin, notaire, avocat, agronome, psychologue, ingénieur, optométriste, inhalothérapeute, dentiste, etc. Le dernier ordre créé est celui des sexologues, en 2013. Un 46e ordre est sur le point de naître, celui des criminologues.

«Plusieurs professions demandent aussi à avoir leur ordre, observe Jean-François Thuot, directeur général du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ). On craint qu'en multipliant les ordres, il ne se crée une banalisation du système professionnel. La création d'un ordre s'impose seulement si on fait la démonstration que l'intégrité physique ou psychologique d'un consommateur ou celle de son patrimoine est à risque.»

1 travailleur sur 12

Les professionnels sont partout: 1 travailleur sur 12 fait partie d'un ordre professionnel. En tout, ils sont 378 000 membres.

60%

Plus de 60% des membres des ordres professionnels sont des femmes. «C'est une tendance lourde qu'on observe depuis le milieu des années 80, signale Jean-François Thuot. La moitié des professions réglementées sont dans le domaine de la santé et des relations humaines, où on retrouve davantage de femmes. Cependant, on remarque une féminisation des secteurs du droit et des affaires.» Certains ordres sont presque entièrement féminins. L'Ordre des diététistes compte 97,2% de femmes. Les hygiénistes dentaires? 97,9%. Les sages-femmes? 100%, vous l'aurez deviné...

88,5%

Il existe des professions qui sont encore des bastions masculins. L'Ordre des arpenteurs-géomètres est constitué à 88,5% d'hommes. Les ingénieurs ne sont pas loin derrière avec 86,4% de membres masculins.

40 ans

Le Code des professions a célébré son 40e anniversaire en 2014. Il a été créé en même temps que l'Office des professions du Québec (OPQ), à l'issue de la commission Castonguay-Nepveu sur la santé et le bien-être social.

1965

Le CIQ a vu le jour en 1965 et fête donc ses 50 ans cette année. Au départ, c'était un regroupement volontaire de 15 corporations professionnelles - l'ancien nom consacré aux ordres. Parmi elles, on retrouvait le Barreau du Québec, le Collège des médecins, la Chambre des notaires, l'Ordre des agronomes, l'Ordre des comptables agréés, l'Ordre des ingénieurs et l'Ordre des médecins vétérinaires.

Avec l'entrée en vigueur du Code des professions en 1974, le législateur a reconnu l'existence et le rôle du CIQ. Il est devenu la voix collective des ordres, en plus d'agir à titre d'organisme-conseil auprès du gouvernement.

73 000

L'ordre professionnel qui compte le plus de membres est celui des infirmières et infirmiers avec plus de 73 000 adhérents.

171

Les sages-femmes ont le plus petit ordre professionnel avec 171 membres. Les podiatres les suivent de près avec 177 membres.

1847

La Chambre des notaires et le Collège des médecins sont les doyens des ordres professionnels. Ils sont tous deux nés en 1847.

25%

L'OPQ espère que la réforme du Code des professions aboutira à une augmentation des représentants du public au sein des conseils d'administration des ordres. Le chiffre magique? 25%. Pour le moment, on dénombre de deux à quatre représentants du public dans chacun des conseils d'administration, qui eux-mêmes sont à géométrie variable. «Selon nos relevés statistiques, la très grande majorité des ordres se situent en deçà du seuil de 25%, indique Jean-François Thuot. Pour notre part, nous ne fixons pas de maximum ou de minimum, mais nous sommes d'avis qu'il faut absolument rehausser la représentation du public.»

1400

Le système professionnel génère de l'emploi: on compte environ 1400 personnes qui travaillent pour les ordres, le CIQ et l'OPQ.

306 millions

En 2013-2014, la somme de 306 millions a été investie pour assurer le fonctionnement des ordres et des mécanismes de protection du public. Elle provient des cotisations versées par les professionnels. «Le système professionnel est entièrement financé par les 378 000 membres des ordres, rappelle Jean-François Thuot. L'État n'y met pas un sou. Même le budget de l'OPQ est issu des contributions de chacun des membres.» Pour le moment, la somme augmente d'année en année avec la croissance des effectifs. Jean-François Thuot signale cependant que cela ne va pas durer: «Le déclin démographique nous rattrapera et les cotisations diminueront au même rythme que les effectifs. Nous devrons réfléchir à d'autres moyens pour avoir assez d'argent pour assurer la bonne continuité du système.»

Sources: Conseil interprofessionnel du Québec et Office des professions du Québec