Mines Agnico Eagle a doublé son budget mondial d'exploration à 100 millions$US pour 2015, dont une grande partie sera investie au Québec.

La société ajoutera aussi près de 250 millions$US pour l'entretien et l'expansion de ses quatre mines québécoises Laronde, Goldex, Lapa et Canadian Malartic.

«L'acquisition de Canadian Malartic, l'une des plus grosses transactions à l'échelle mondiale en 2014, démontre notre enracinement au Québec et en Abitibi-Témiscamingue», souligne Christian Provencher, vice-président, Canada, d'Agnico Eagle.

En 2014, Agnico et Yamana Resources ont acquis à parts égales la mine d'or Canadian Malartic de Corporation minière Osisko. Avec cette acquisition, Agnico a consolidé sa position en tant que plus gros producteur d'or de la province. Au chapitre de la valeur boursière, elle se classe cinquième à l'échelle mondiale.

La part de la production de Canadian Malartic a permis à Agnico de produire 1,41 million d'onces d'or en 2014. Cette année, l'objectif est de 1,6 million d'onces, dont 700 000 proviendront de ses mines québécoises.

Persévérance

Selon M. Provencher, «la ténacité et la persévérance» dans l'évaluation de ses propriétés minières sont des caractéristiques d'Agnico qui lui ont beaucoup servi.

Par exemple, la société pourrait prolonger encore une fois la vie du complexe de la mine Laronde, en exploitation depuis 30 ans, de 2024 à 2034. De récents travaux d'exploration ont, en effet, permis de délimiter des ressources situées entre 3,1 et 3,7 km de profondeur et des études sont en cours pour évaluer la faisabilité et la rentabilité de les exploiter.

Même ténacité pour la mine Goldex, dont l'exploitation a été suspendue en 2011 en raison de sérieux problèmes d'instabilité du terrain dans la zone principale. Les ingénieurs ont alors déplacé l'exploitation dans des zones satellites, si bien qu'en 2014, la mine a produit 100 400 onces d'or.

Il s'agit d'une rare exploitation souterraine rentable au Canada avec une teneur de moins de deux grammes d'or la tonne. Le défi de cette mine est de créer des chantiers à haut volume d'extraction pour rentabiliser l'extraction de ce minerai.

La mine devait être épuisée vers la fin de 2017, mais voilà qu'un projet se dessine en vue de prolonger sa vie de six à huit ans.

M. Provencher se dit très optimiste quant à l'issue des études de faisabilité en cours. Même persévérance pour la mine Lapa, qui devait s'éteindre en 2016.

Pandora

L'acquisition de Canadian Malartic a permis de mettre la main sur la propriété Pandora, adjacente à Lapa. Agnico et Yamana y percent une galerie d'exploration de 2,5 km afin d'estimer tout le potentiel minéral de la propriété Lapa, un peu comme Agnico l'a fait dans les années 90 avec la propriété du canton de Bousquet, ce qui a mené à la découverte de la mine Laronde.

Agnico prévoit faire passer le coût tout inclus de 950$US en 2014 à 880/900$US l'once cette année. La baisse du dollar compense la baisse du prix des métaux, mais le reste provient des gains de productivité.

Agnico a versé des dividendes à ses actionnaires au cours des 32 dernières années.