Campus internationaux, double diplôme avec une université étrangère, voyage de groupe avec visites stratégiques d'entreprises, accueil d'étudiants venus d'ailleurs : les programmes de MBA (« master of business administration ») au Québec trouvent différents moyens pour faire vivre des expériences internationales à leurs étudiants. Ces initiatives ont tendance à se multiplier et même à devenir obligatoires pour l'obtention du diplôme dans certaines universités. Tour d'horizon.

Les 94 étudiants au MBA à McGill ont réalisé l'an dernier un voyage de 10 jours à Singapour et ceux de cette année partent sous peu. Au programme, visites d'entreprises et rencontres avec différents experts pour voir comment on y brasse des affaires.

« Avant, le voyage était une option, mais maintenant, c'est obligatoire pour que nos diplômés aient vraiment une expérience d'affaires à l'international », explique Don Melville, directeur des MBA à l'Université McGill.

Les efforts portent leurs fruits : le MBA de McGill s'est classé au premier rang cette année au Canada pour son aspect international et au deuxième rang en Amérique du Nord, derrière Stanford, selon le Financial Times.

À l'Université Concordia, le voyage d'une dizaine de jours à l'étranger est obligatoire pour les étudiants au MBA pour cadres. Cette année, c'est à Silicon Valley, avec visite prévue chez Google.

Concordia offre aussi la possibilité à ses étudiants au MBA de faire un échange international et a des ententes avec des universités en Allemagne, au Japon, en Chine, en France et ailleurs.

HEC Montréal a ses Campus internationaux depuis 10 ans. L'an prochain, les étudiants pourront se rendre en Chine, ou aux Émirats arabes unis et en Inde.

DIPLÔMÉS TRILINGUES

Le MBA spécialisé en gestion internationale de l'Université Laval exige que six crédits soient obtenus dans le cadre d'un séjour scolaire à l'étranger ou d'une mission commerciale. On a aussi décidé d'ouvrir les horizons du programme qui garantit aux employeurs que le finissant maîtrise trois langues. S'il est toujours possible de suivre des cours en français, anglais et espagnol, la troisième langue est maintenant au choix de l'étudiant.

« Ainsi, un étudiant qui arrive de l'étranger avec une autre langue maternelle peut être accepté dans le programme », précise André Gascon, directeur des programmes de MBA à l'Université Laval.

TRAVAILLER AVEC DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS

Le MBA pour cadres de l'École des sciences de la gestion (ESG) de l'UQAM offrira pour la première fois cette année une École d'été internationale sur le thème Veille stratégique et concurrentielle. Le cours se donnera en six jours en anglais avec des Montréalais et des étudiants inscrits dans les MBA pour cadres offerts par l'ESG UQAM dans des universités étrangères.

« Des étudiants du Viêtnam, du Cameroun et du Pérou ont confirmé leur présence, indique Guy Cucumel, directeur des MBA pour cadres à l'ESG-UQAM. Il y aura des visites d'entreprises, une partie de cours en classe et des discussions entre les élèves issus de cultures managériales différentes. »

L'ESG-UQAM offre également depuis de nombreuses années la possibilité d'obtenir un double diplôme avec l'Université Paris-Dauphine.

Les participants québécois passent du temps à Montréal avec les étudiants de Paris-Dauphine, puis ils se rendent à Paris une semaine pour assister à des cours. Ils travaillent également en équipe avec des étudiants français pour réaliser leur projet d'intégration.

« C'est très populaire, affirme M. Cucumel. Il y a seulement une quarantaine de places chaque année. »

Photo fournie par l’Université Laval.

Les étudiants du MBA Gestion pour cadres en exercice de l’Université Laval lors d’un séjour au Babson College dans la région de Boston.

Photo fournie par HEC Montréal

Les étudiants du MBA de HEC Montréal au Campus international en Chine en janvier. Ils visitaient le projet de pont Hong Kong-Zhuhai-Macao.