Longtemps le MBA s'est adressé aux étudiants et aux professionnels de la finance. Mais ce n'est plus le cas.

«Aujourd'hui les différents programmes de MBA visent de nombreuses carrières, dont les avocats, par exemple, dit Jean-Sébastien Lamoureux, président de l'Association des MBA du Québec (AMBAQ), qui célèbre son 40e anniversaire cette année. Les programmes veulent s'adapter à la polyvalence que l'on retrouve sur le marché du travail.» Ainsi, les diplômés MBA sont maintenant présents dans des endroits de plus en plus variés.

Le MBA est également une pépinière d'entrepreneurs et de chefs d'entreprises, assure le président de l'association. «C'est la relève, le constat est là», dit-il.

D'ailleurs, en novembre dernier, lors du gala annuel tenu à la salle de bal du Marché Bonsecours, Claude Mongeau, président-directeur général du CN, a été honoré à titre de MBA de l'année pour sa carrière exemplaire et sa contribution au développement économique du Québec.

Cette année, cet honneur rejaillira sur Jean Gattuso, président et chef de l'exploitation d'Industries Lassonde Inc. Un autre chef d'entreprise.

L'Association des MBA tient plusieurs événements ouverts au public, dont les huit midi-conférences Fasken Martineau, ainsi que des activités de réseautage tenues dans des lieux inusités tels le Théâtre du Nouveau Monde, le CHUM, la société Ubisoft et TVA où s'est tenu l'assemblée annuelle de l'association. Sont également organisés des cercles d'échange pour ceux parmi les membres qui partagent un intérêt commun.

Un des principaux objectifs des cinq prochaines années est notamment d'augmenter le nombre de membres. «Il faut que ça devienne un must d'être membre de l'association», dit M. Lamoureux.

Un accélérateur de carrière

Le diplôme de MBA est le seul reconnu internationalement, et surtout, il se veut un accélérateur de carrière, explique Jean-Luc Geha, président du Conseil d'administration de l'AMBAQ et professeur associé à HEC Montréal.

«Les professeurs poussent les étudiants à se surpasser, et à réunir leurs forces et leurs expériences pour aller plus loin, dit-il. Il s'agit d'un très bon investissement de temps et d'argent.» Lui-même a profité de cet accélérateur au cours d'une carrière chez Bell Canada avant de se consacrer ensuite à l'enseignement.

Montréal est choyé avec quatre grandes universités (Montréal, McGill, Concordia et UQAM) malgré une population de moins de 3 millions. Bien que ces universités ne jouissent pas de la réputation de celles de la région de Boston, le programme québécois de MBA se distingue par le fait que les critères d'admission sont élevés et que le diplôme n'est pas garanti. «Les étudiants devront le mériter, ce qui n'est pas partout le cas alors que le diplôme est presque assuré pour les étudiants admis dans plusieurs grandes universités américaines», dit M. Geha.

L'association comporte trois sections régionales à Québec, à Sherbrooke et à Gatineau-Ottawa, et considère la création d'un quatrième à Chicoutimi, nous dit Jean-Sébastien Lamoureux.

L'AMBAQ a 40 ans

L'Association des MBA du Québec (AMBAQ) vient de fêter ses 40 ans, et elle se porte très bien, merci. C'est le constat que fait le président de l'Association, Jean-Sébastien Lamoureux, directeur du Cabinet de relations publiques National. «Nous sommes une association dynamique de 1300 membres», dit-il. C'est lors d'un symposium tenu à Sherbrooke en 1973 que l'idée de créer une association pour les diplômés MBA a été lancée. À l'automne 1974, un conseil d'administration était élu et un bureau de direction était formé. L'Université de Sherbrooke a été la première au monde à offrir un programme de maîtrise en administration des affaires en français.