Des enseignants québécois au Maghreb et en Asie, des étudiants des quatre coins du monde en semestres à Montréal, Sherbrooke ou Québec, les liens noués entre les programmes MBA des universités québécoises et étrangères sont nombreux et riches. Petit tour d'horizon.

Échanges

Le programme MBA de l'Université McGill accueille en ce moment plusieurs étudiants étrangers venus passer un semestre à Montréal dans le cadre d'un échange entre leur université et McGill, qui fait partie du réseau PIM (Partnership in International Management). Celui-ci réunit une cinquantaine d'universités qui offrent des programmes de MBA reconnus partout dans le monde. Au Québec, McGill est la seule université à en faire partie.

Les échanges proposés remportent un vif succès. «Chaque année, de 25 à 35% de nos étudiants choisissent cette opportunité et nous accueillons pour notre part une trentaine d'étudiants étrangers d'Europe, d'Afrique du Sud, d'Australie, etc.», explique Don Melville, directeur des programmes de MBA.

Plusieurs autres universités offrent aussi cette possibilité d'échanges. L'Université Laval organise également des campus internationaux qui combinent cours dans une université étrangère, voyage culturel, apprentissage de la langue (espagnole en Amérique du Sud par exemple), visite d'entreprises, etc. Ces séjours de quatre à six semaines peuvent avoir lieu à Beijing (pour la première fois cette année), à Shanghai, en Amérique latine (Pérou, Mexique) et aux États-Unis. D'autres destinations devraient être offertes à l'avenir (des pistes en Russie, Europe centrale et Afrique). En 2012, 33 étudiants au MBA ont participé à ces campus en Chine et au Mexique. Cette année, 42 iront en Chine, au Mexique, au Pérou et aux États-Unis.

Double diplôme

Deux universités proposent à leurs étudiants la possibilité d'avoir un diplôme de deux universités: l'École des sciences de gestion (ESG) de l'UQAM et l'Université Laval. Celle-ci offre cette opportunité avec cinq universités ou grandes écoles françaises. Le programme est alors réalisé à Québec et en France. Environ deux étudiants par an sur ces trois dernières années ont opté pour ce parcours.

Quant à l'ESG UQAM, le double diplôme est offert avec la renommée Université Paris Dauphine. L'expérience dure depuis une dizaine d'années avec succès. Les étudiants qui font ce choix se rendront durant la formation en France pour suivre quelques cours à Paris Dauphine. Un projet d'intégration chapeauté conjointement par un enseignant de Montréal et un de Paris est aussi mené.

Délocalisation

Plusieurs universités délocalisent leur programme pour l'offrir à l'étranger. Elles envoient leurs enseignants aux quatre coins du monde pour dispenser les mêmes cours qu'à Montréal. Une aubaine pour des étudiants étrangers qui peuvent décrocher un diplôme d'une université nord-américaine en restant chez eux (même si, parfois, ils doivent venir faire une session à Montréal).

Si l'Université McGill a choisi de se concentrer sur le Japon où elle offre son programme depuis 15 ans (entre 30 et 40 étudiants par cohorte) afin de «garder nos ressources pour notre programme ici», selon Don Melville, d'autres multiplient les délocalisations.

Il en est ainsi de l'École des sciences de la gestion (ESG) de l'UQAM qui voit là une bonne façon de croître au moment où la concurrence bat son plein sur le marché québécois et où les possibilités d'expansion sont réduites. Actuellement, 60% de ses étudiants sont à l'étranger! «Maintenant, c'est une stratégie de développement pour nous», explique Benoît Bazoge, vice-doyen aux études à l'ESG UQAM, qui est présente dans 12 pays tels que le Mexique, le Pérou, la Tunisie, l'Algérie, le Mali, la Pologne, la Chine, etc.

L'Université de Sherbrooke a également une longue expérience à l'étranger, mais focalise en ce moment son développement dans les Antilles françaises. «Chaque année, cinq à six cents étudiants de ces îles viennent étudier au Québec. Notre objectif est de nous faire connaître et ainsi augmenter notre recrutement», souligne Alain Tremblay, directeur adjoint du centre Laurent Beaudouin, le campus de l'université à Longueuil. La troisième cohorte (23 étudiants) est en cours en Martinique. Une première verra le jour à la rentrée prochaine en Guadeloupe et une deuxième est d'ores et déjà prévue en collaboration avec l'Université d'Antilles-Guyane. Les étudiants viennent passer trois semaines à Montréal.