Avec sa proximité des grands axes routiers et de la métropole, ses centres de recherche et ses institutions d'enseignement, l'agglomération de Longueuil compte plusieurs atouts pour séduire les entreprises. Les cinq villes de la Rive-Sud ont néanmoins des défis à relever pour épauler certains secteurs de l'économie. En voici quatre. Un reportage de Nathalie Côté, collaboration spéciale.

1. Revigorer le secteur manufacturier

Comme c'est le cas ailleurs au Québec, le secteur manufacturier de l'agglomération de Longueuil a connu une période difficile. Des postes bien rémunérés ont été perdus ces dernières années, notamment parce que des concurrents étrangers arrivaient à offrir les mêmes produits à moindre coût.

Actuellement, 12% des emplois dans l'agglomération sont dans le secteur manufacturier. «Nous devons mettre notre énergie attractive sur les entreprises manufacturières, indique Mario De Tilly, président-directeur général de Développement économique Longueuil (DEL). Nous allons faire notre promotion en fonction de cela.»

DEL a aussi entamé une tournée qui lui permettra de rencontrer quelque 900 entreprises manufacturières d'ici décembre. L'objectif est d'avoir un portrait précis de la situation. L'organisme pourra l'utiliser afin de mieux soutenir leurs démarches par la suite.

2. Former la main-d'oeuvre

«Nous connaissons actuellement une forte croissance, lance Martial Vincent, chef de la direction chez Varitron. J'ai 35 postes à combler.» Malheureusement, les candidats ne se bousculent pas aux portes de l'entreprise spécialisée dans la fabrication électronique.

Pour y remédier, elle planche notamment sur la création d'une école pour former du personnel spécialisé afin de répondre à ses besoins. Des discussions sont en cours avec différents partenaires. Le projet devrait aller de l'avant d'ici la fin de l'année.

Varitron n'est pas la seule entreprise longueuilloise confrontée au défi de recruter des travailleurs spécialisés. «C'est un enjeu dans certains secteurs, convient Sylvie Grenier, directrice générale de la

Conférence régionale des élus de l'agglomération de Longueuil. Nous travaillons avec le milieu scolaire et nos partenaires pour nous assurer d'avoir de la main-d'oeuvre qualifiée pour nos entreprises et celles que l'on souhaite attirer.»

3. Améliorer la mobilité

Le transport est un enjeu important dans l'agglomération. Il y a bien sûr le remplacement du pont Champlain, sur lequel plusieurs acteurs souhaitent voir un système léger sur rail.

La Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud (CCIRS) plaide également pour la construction de voies de desserte le long de l'autoroute 30 pour réduire les problèmes de congestion.

De plus, elle réclame l'amélioration des transports en commun au sein de l'agglomération, surtout dans l'axe est-ouest. Actuellement, l'utilisation de la voiture est incontournable pour certains travailleurs. Cela nuit au recrutement, selon Jacques Olivier fils, président du conseil d'administration de la CCIRS.

Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) prévoit d'ailleurs la mise en place d'un réseau rapide d'agglomération au cours des prochaines années. Il comprendra 125 km de mesures préférentielles pour les transports en commun, dont des voies réservées. Les corridors Taschereau et Jacques-Cartier permettront notamment d'améliorer la desserte est-ouest. Des consultations publiques auront lieu à l'automne.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

4. Aider l'industrie agricole

L'agglomération de Longueuil compte d'excellentes terres agricoles. L'industrie fait cependant face à plusieurs contraintes, notamment la valeur élevée des terres, leur morcellement et leur possession par des non-producteurs. On relève également un manque de ressources d'accompagnement des entreprises agricoles.

Le plan de développement de la zone agricole adopté l'été dernier par l'agglomération vise entre autres à augmenter de 10% les superficies en culture. Le plan prévoit plusieurs actions pour aider les producteurs agricoles, comme le développement de l'agrotourisme et le remembrement des terres.

Par ailleurs, certaines terres, près des autoroutes 20 et 30, sont convoitées par des gens d'affaires. «Il y a un projet avec des entreprises agroalimentaires prêtes à s'installer, mais ça bloque», déplore M. Olivier. La mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, se dit favorable au développement. Elle estime cependant qu'il faut d'abord remplir les espaces existants avant de penser à modifier le zonage des terres agricoles.