Jamais le transport n'aura été autant au coeur des préoccupations de l'agglomération de Longueuil. Remplacement du pont Champlain, réfection du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, prolongement de la ligne de métro, élargissement réclamé de l'autoroute 30, développement toujours en attente de l'aéroport de Saint-Hubert...

«On est en croissance, mais on veut accélérer les choses. Pour y arriver, les infrastructures de transport doivent suivre», explique Gilles Côté, président-directeur général de Développement économique Longueuil.

Les chantiers à venir du pont-tunnel et du pont Champlain laissent craindre des «goulots d'étranglement importants sur le pont Jacques-Cartier», estime Bernard Bigras, directeur général adjoint au développement durable à la Ville de Longueuil.

«On travaille actuellement sur un plan d'agglomération en matière de transport pour lutter contre la congestion routière et assurer le développement de la Rive-Sud», ajoute-t-il.

Mais tout cela n'a pas que du mauvais. Hélène Bergeron, directrice générale de la Chambre decommerce et d'industrie de la Rive-Sud, voit d'un bon oeil la construction du nouveau pont Champlain. Selon elle, de nombreux emplois seront créés dans l'agglomération, qui regroupe les municipalités de Boucherville, Saint-Bruno-de-Montarville, Brossard, Longueuil et Saint-Lambert. «C'est un projet d'envergure de sept ou huit ans qui représente de belles occasions pour la région», rappelle-t-elle.

L'aéroport et le pôle aérospatial

Le projet de municipalisation de l'aéroport de Saint-Hubert est maintenant entre les mains du gouvernement du Québec. En avril dernier, la Ville de Longueuil a soumis son plan d'affaires au ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire (MAMROT).

«Dès lors, les fonctionnaires du MAMROT et les services juridiques de la Ville ont amorcé des échanges afin d'analyser les impacts juridiques d'une telle demande», dit Catherine Bérubé, l'attachée de presse de la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire.

Gilles Côté semble impatient de connaître la décision. La croissance du pôle aérospatial est prioritaire, affirme-t-il, et dépend de l'aéroport qui est actuellement paralysé par des querelles de gouvernance. «On espère une décision qui va favoriser le développement de l'aéroport, quelle qu'elle soit. Il le faut, si on veut demeurer un joueur actif dans le domaine de l'aéronautique. On a le positionnement géographique, les entreprises, l'expertise et la main-d'oeuvre nécessaires pour y arriver. L'aéroport doit être reconnu comme un équipement métropolitain important pour l'avenir du Grand Montréal.»

Investissements dans l'agroalimentaire

Selon M. Côté, le secteur agroalimentaire sera à l'avant-scène au cours des deux prochaines années. «Il se passe beaucoup de choses dans les domaines de la transformation et de la distribution», remarque-t-il.

Juste au début du mois de septembre, l'entreprise française Danone a investi 40 millions dans son usine de Boucherville pour augmenter sa production de yogourt grec de marque Oikos.

De son côté, l'Institut de recherche et de développement en agroenvironnement a dévoilé, le printemps dernier, sa Plateforme d'innovation en agriculture biologique située à son centre de recherche de Saint-Bruno-de-Montarville. L'initiative a bénéficié d'un financement de 13,1 millions.

Développement immobilier

De nombreux projets réservent un bel avenir à l'immobilier résidentiel et commercial. À l'est de l'arrondissement du Vieux-Longueuil, le Pôle Roland-Therrien a un «potentiel attractif pour les espaces de bureaux», juge Gilles Therrien.

De la taille de 218 terrains de football, cette zone industrielle sera requalifiée pour accueillir 7000 unités de logement. «Le développement économique y sera important, car nous sommes à proximité de Pratt&Whitney et du Collège Édouard-Montpetit, deux grands employeurs de la région», observe Bernard Bigras.

Autre secteur populaire: la Place Charles-LeMoyne. «Beaucoup d'entreprises s'y intéressent depuis que l'assureur SSQ a décidé d'y construire une tour, affirme Gilles Côté. C'est un endroit hautement compétitif par rapport à Montréal en raison de son accessibilité et de ses prix.»

Longueuil en chiffres

410 314

Population (2012)

170 166

Travailleurs âgés de 25 à 64 ans (2011)

54 055$

Revenu d'emploi moyen (2011)

282 km2

Superficie de l'agglomération (2013)

966 millions

Valeur des permis de bâtir (2012)

3,6 milliards

Valeur des investissements attendus en 2013

14,9 milliards

PIB (2010)

Sources: Institut de la statistique du Québec et Développement économique Longueuil