Dénicher les meilleurs talents, leur permettre de s'épanouir et les retenir est un défi pour de nombreuses entreprises. Certaines, parmi les mieux gérées, ont accepté de nous faire part leurs astuces pour y parvenir.

CONNAÎTRE LES GENS

Pour bien gérer les talents, il faut d'abord les connaître, croit fermement Brigitte Jalbert, présidente-directrice générale des Emballages Carrousel. «Nos directeurs et nos superviseurs connaissent leur monde, indique-t-elle.

Au siège social, nous avons une philosophie de porte ouverte.» De plus, l'entreprise donne à ses employés les moyens de leurs ambitions en favorisant la formation. «Nous avons une personne qui a commencé à travailler à l'entrepôt, raconte-t-elle. Aujourd'hui, elle chapeaute le changement de notre système informatique. Elle étudie également à HEC Montréal à temps partiel aux frais de l'entreprise. Elle peut espérer aller plus haut avec nous.»

CRÉER UNE ACADÉMIE

Afin d'assurer la formation de ses employés, Trévi a mis en place une académie. Chapeautée par une directrice, elle offre des cours durant toute l'année. «Ils apprennent à connaître les nouvelles technologies et nos nouveaux produits, indique Clément Hudon, président et fondateur.

Nous avons un local dédié à la théorie et un laboratoire pour montrer à maîtriser les produits.» De plus, deux évaluations annuelles permettent de détecter les travailleurs dotés du potentiel pour progresser dans l'entreprise. Les attentes doivent aussi être claires dès l'embauche. «C'est motivant pour les employés, ils arrivent avec toutes sortes d'idées, constate-t-il. Elles ne sont pas toutes applicables, mais dans le lot, il y en a toujours des excellentes.»

PHOTO FOURNIE PAR TRÉVI

Trévi compte environ 500 travailleurs.

PENSER À MOYEN TERME

Lorsqu'il embauche un nouvel employé, Robert de Montigny, président et chef de la direction chez Novexco, ne se contente pas de combler le besoin du moment. «Il faut le sélectionner pour le poste qu'on souhaite qu'il occupe dans trois, cinq ou sept ans», note-t-il.

En janvier 2014, il a acquis une entreprise lui permettant de doubler son chiffre d'affaires. Il était prêt. «Je savais que je voulais devenir un joueur pancanadien, explique-t-il. J'ai engagé les gens en me demandant s'ils pourraient travailler dans ce contexte-là.» Tous ses vice-présidents ont donc été choisis à l'interne. Novexco a aussi mis en place un système de bonification et des horaires flexibles pour favoriser la rétention du personnel.

PHOTO IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Robert de Montigny est président et chef de la direction de Novexco.

PARLER DE COMPÉTENCES

Alpha Assurances a récemment élaboré un système d'appréciation de la performance. «Pour chacun des postes, nous avons identifié dix compétences-clés que l'employé doit détenir ou développer en fonction de nos objectifs et de nos valeurs, explique Geneviève Verrier, présidente-directrice générale. On ne sort pas le feuillet une fois par an, on en parle au quotidien.»

Cette année, l'entreprise travaille également à la gestion de la reconnaissance. «Si la personne développe ses compétences et s'améliore, il faut le souligner», croit-elle. Enfin, un programme d'accélération de talent, comprenant du coaching externe, est aussi en place pour tous les employés nouvellement promus dans un rôle de supervision ou de direction.

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Geneviève Verrier est présidente-directrice générale d'Alpha Assurances.

DONNER DES RESPONSABILITÉS

Pour attirer les meilleurs, le cabinet d'avocats BCF fait une plus grande place aux jeunes. «On leur laisse de la liberté, et ils peuvent prendre des initiatives, indique Mario Charpentier, associé-directeur. Chez nous, ils ont des responsabilités beaucoup plus tôt qu'ailleurs.

C'est dans l'action qu'ils apprennent.» Quant aux employés plus expérimentés, ils peuvent suivre différentes formations pour devenir associés éventuellement. «Nous avons sept niveaux d'associés, et c'est basé sur un système de méritocratie, précise M. Charpentier. Ce n'est pas axé sur l'ancienneté. C'est comme au hockey. Si nous avons un P.K. Subban, tant mieux pour lui, il va être le premier. Je ne demande pas mieux que de m'entourer de meilleurs que moi.»

PHOTO FOURNIE PAR BCF

Le cabinet d'avocat BCF compte plus de 200 professionnels dans ses différents bureaux.

FORMER DES GESTIONNAIRES

De la formation, particulièrement en gestion, c'est la recette gagnante de Boulangerie St-Méthode, selon son président, Benoit Faucher. «Avant, nos employés étaient de très bons techniciens, mais maintenant, ils sont rendus aussi de bons gestionnaires, note-t-il. Je pense que c'est bien dans leur développement personnel.»

Il investit environ un demi-million par an dans des formations, en plus de celles offertes à l'interne. L'amélioration des compétences des travailleurs est d'autant plus importante que le recrutement est particulièrement difficile en Chaudière-Appalaches, souligne-t-il. Le taux de chômage est très bas dans cette région. Pour retenir ses employés, l'entreprise a notamment amélioré la rémunération et a implanté des bonis collectifs.

PHOTO FOURNIE PAR LA BOULANGERIE ST-MÉTHODE

Benoit Faucher est président de la Boulangerie St-Méthode.