Près de 20 000 personnes travaillent dans plus de 1300 commerces de détail à Laval, selon Détail Québec. Ici comme ailleurs, ce secteur est en profonde mutation. Cela comporte des défis, mais aussi des occasions ! Portrait en cinq points.

Attirer les boutiques en ligne

Alors que plusieurs commerçants se lancent sur le web, les centres commerciaux s'affairent à convaincre les boutiques en ligne de s'installer chez eux. « L'émergence de nouveaux concepts sur le web crée de nouvelles opportunités d'affaires, assure Manon Larose, vice-présidente, location, commerce de détail, chez Cominar. On peut penser à BonLook ou Womance, par exemple. »

L'entreprise a aussi conclu un partenariat avec le Festival mode et design afin d'offrir aux meilleurs concepts une tournée dans ses centres commerciaux.

Un espace éphémère a de plus été aménagé au Centropolis pour accueillir tant des expositions que des boutiques pour une courte période.

Le divertissement a la cote

Le Centropolis de Laval est bien connu pour l'accent mis sur le divertissement avec ses centres de surf et d'escalade, son simulateur de chute libre, son cinéma, son mini-golf éclaté et son aventure d'évasion.

Sans reprendre le concept dans les mêmes proportions pour ses autres centres commerciaux, Cominar entend néanmoins miser sur le divertissement pour attirer la clientèle. « Dans certains de nos centres, nous avons accueilli des commerces oeuvrant dans la réalité virtuelle. Les concepts d'évasion émergent aussi un petit peu partout, indique Mme Larose. Ce sont des choses auxquelles il faut être sensible pour les intégrer dans les centres commerciaux. »

Prendre le virage numérique

Si les grandes enseignes arrivent généralement à bien prendre le virage numérique, le défi est beaucoup plus imposant pour les petits commerces, constate Chantal Provost, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie de Laval. « Nous avons créé le programme Prox-Commerce pour faire la promotion des commerces de proximité, indique-t-elle. Nous travaillons également avec le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) dans son programme d'accompagnement pour que les commerçants intègrent la technologie dans leurs établissements. On organise aussi des formations. »

En février, la première édition du Forum innovation commerce de Laval a réuni 160 commerçants lavallois.

Commissariat spécialisé

Afin d'aider les commerçants lavallois à prendre le virage numérique, la Ville de Laval compte mettre en place un commissariat spécialisé. Son rôle sera d'accompagner les entrepreneurs dans leur transition.

« Selon le Conseil québécois du commerce de détail, une entreprise sur deux n'a aucun site web, indique David De Cotis, conseiller municipal responsable des dossiers économiques. Parmi celles qui en ont un, seulement 10 % ont un site transactionnel. On veut donc créer un pôle de développement du commerce. » Pour réaliser ce projet, la Ville a demandé une aide financière de 2 millions sur trois ans au CQCD. Ses partenaires et elles injecteront 1 million sur la même période.

Revitalisation

La Ville entend poursuivre ses efforts de revitalisation autour de la Place Bell et des différentes stations de métro. « Dans les cinq prochaines années, il y aura la construction d'hôtels et d'espaces de bureaux, et on veut attirer de grandes entreprises », indique M. De Cotis.

La Ville mise aussi sur les services comme les installations culturelles et un nouveau complexe aquatique. Toute cette vitalité aura pour effet de créer un achalandage dans les commerces locaux, selon lui. « Ça va créer un sentiment d'appartenance, croit M. De Cotis. Avant, les gens allaient beaucoup à Montréal, mais maintenant, on a pratiquement tout ce qu'il faut. »