Laval mise sur l'innovation. On y valorise la R&D et les produits de niche. Nombreux sont les grands et les petits entrepreneurs à être séduits par cette vision.

L'an dernier, Laval a investi plus de 1,3 milliard dans son économie, dont plus de 200 millions en recherche et développement.

«Qui dit R&D, dit forcément innovation. Cela prouve que nous travaillons tous les jours à nous démarquer du peloton», déclare Pierre Desroches, PDG de Laval Technopole.

Laval concentre ses efforts dans cinq domaines: les biotechnologies, l'agriculture, les technologies de l'information et de la communication, l'industrie et le récréotourisme.

La Ville mise depuis longtemps sur l'économie scientifique et technologique. L'implantation du nouveau campus de l'Université de Montréal sur le territoire de Laval marque un tournant majeur dans cette stratégie.

«C'est une excellente nouvelle, car nous croyons à la collaboration entre les universités et les entreprises», commente M. Desroches.

Il donne en exemple la Cité de la Biotech. Selon lui, ce parc scientifique et de haute technologie est «le seul endroit physique où tout le processus de la R&D est représenté, de la recherche universitaire à la commercialisation.»

Innover pour survivre

L'innovation fait partie des moeurs des Lavallois, croit Pierre Desroches. «C'est au coeur de notre tissu industriel. Les trois quarts de nos entreprises sont des PME. Pour survivre, elles doivent faire preuve d'originalité et créer des produits de niche.»

Son collègue Damien Cloutier, directeur des opérations du Centre local de développement de Laval, est du même avis. «Nos entrepreneurs sont avant-gardistes», affirme-t-il. TechnoWait, une jeune entreprise québécoise a créé une salle d'attente virtuelle qui informe périodiquement les patients du moment de leur consultation médicale par un appel ou un texto. «Cinq cliniques privées l'utilisent», souligne M. Cloutier.

Autre exemple: Genia Photonics, une entreprise qui conçoit une nouvelle génération de lasers pulsés à fibre optique. In-Q-Tel, un fonds américain de capital-investissement à but non lucratif, l'aide actuellement à développer des produits destinés au Département de la sécurité intérieure des États-Unis. «C'est une percée importante, car les Américains sont difficiles à satisfaire», estime M. Cloutier.

Au 17e rang

Cette année, Laval arrive au 17e rang des villes canadiennes où il faut bon vivre, selon le magazine MoneySense. C'est aussi le 18e meilleur endroit au pays pour y faire des affaires.

«Aujourd'hui, les entreprises recherchent un milieu qui offre une qualité de vie, des programmes de formation, des sources d'approvisionnement à proximité, un bon réseau de transport collectif et des liens avec les universités», rappelle Pierre Desroches.

La prospérité de Laval est liée à la volonté politique, soutient le patron de Laval Technopole. «L'administration de la Ville investit dans des projets novateurs, comme Évolucité, qui visent autant le confort des entreprises que celui des citoyens.»

Mais il y a encore du pain sur la planche. «Les touristes d'affaires occupent pleinement nos hôtels, mais ne font pas de longs séjours», remarque-t-il.

C'est pourquoi de nouvelles attractions récréotouristiques font leur apparition, comme SkyVenture, un simulateur de chute libre à l'intérieur, et Maeva Surf, un centre de flowboarding (mélange de surf, de skateboard et de snowboard).

«Les entreprises en veulent davantage pour leurs employés, remarque Damien Cloutier. En comblant ce besoin, nous espérons attirer plus d'entrepreneurs à Laval.»

LAVAL EN CHIFFRES

- Nombre d'habitants: 398 667

- Nombre de personnes travaillant à Laval: 138 000

- Nombre d'entreprises: plus de 10 000

- Taux de chômage: 7,4%

- Investissements prévus en 2011: 1,3 milliard$

Sources: Laval Technopole, Institut de la statistique du Québec