Finissante en génie mécanique à l'École Polytechnique de Montréal, Tiphaine Sophie Fillon a eu la piqûre du métier par son père, un ingénieur globe-trotter qui travaillait au service d'emballage de l'usine Pechiney (Alcan), en France.
Parfois, il l'emmenait avec lui. «J'avais l'impression d'entrer dans la caverne d'Ali Baba en apercevant une salle remplie de suçons emballés, se remémore-t-elle. Mon père en profitait pour expliquer le processus de la fabrication des machines et de l'emballage.»
Durant son séjour aux États-Unis, cette passionnée d'aviation obtient, à 18 ans, son brevet de pilote privé. Aux commandes d'un Cessna, elle réalise une chose importante. «J'aurais pu être pilote de profession, mais j'avais envie d'en savoir plus sur le fonctionnement et les différents mécanismes de l'avion.»
Sportive, elle participe aux compétitions de saut à ski, une discipline olympique alors réservée aux garçons. En 2003, elle obtient le titre de championne de saut à ski de l'État du Wisconsin.
Moult projets
En arrivant à Polytechnique en 2010, elle s'est engagée dans le projet Avion Cargo, axé sur la conception, la modélisation et la fabrication d'un avion téléguidé.
«C'est un véritable projet d'ingénierie qui met en pratique la théorie qu'on apprend dans nos cours», explique-t-elle.
L'été prochain, elle participera au programme de coopération internationale au Cameroun, en Afrique. «Les étudiants de l'année dernière ont réalisé une pisciculture qui a permis l'élevage de poissons, donnant ainsi un coup de pouce à l'économie locale.»
Membre active de la chaire Marianne Mareschal rattachée à Polytechnique Montréal, Tiphaine Sophie Fillon veut communiquer sa passion aux futures élèves. «Je veux montrer que le génie est accessible aux jeunes filles afin qu'elles puissent considérer d'en faire une carrière.»
À la fin de ses études en 2014, elle pourra travailler dans différents secteurs: aviation, énergie, transports. «J'ai un tempérament d'aventurière. J'opterai peut-être pour le secteur minier au Nunavut. On verra bien.»