L'entreprise sherbrookoise Avizo, spécialisée en « caractérisation des eaux », vient d'ouvrir un bureau à Montréal avec l'objectif avoué d'intervenir plus activement auprès des industries délinquantes et des municipalités préoccupées par la qualité de l'eau et l'assainissement des effluents.

« Les besoins de nos clients sont grandissants depuis l'application de la réglementation visant les industries de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) », constate Germain Thibault, vice-président de la firme Avizo Experts-conseils, spécialisée en environnement.

Il ajoute : « C'est notre force, mesurer les rejets industriels dans les réseaux d'égouts. On fait des analyses, on propose des solutions. On remplit nos mandats avec transparence, et avec un souci d'indépendance. »

UNE PRISE DE CONSCIENCE

Il ne cache pas, cependant, qu'il y a encore beaucoup à faire pour diminuer les rejets industriels dans les réseaux d'égouts des municipalités, de façon à éviter de « surtaxer » les stations d'épuration.

« Mais les choses s'améliorent et on va dans le bon sens, précise le vice-président. Il y a une prise de conscience. Les citoyens s'attendent à ce que les villes réduisent les rejets industriels dans les réseaux d'égouts et les élus municipaux interviennent plus rapidement quand il y a un problème. Mais on part de loin ! », note Germain Thibault.

Il n'en demeure pas moins que le traitement des eaux usées municipales ainsi que la réduction des rejets industriels dans les réseaux d'égouts sont deux enjeux majeurs qui touchent l'ensemble du Québec.

« On a été trop longtemps à ne rien faire parce qu'il n'y avait pas de réglementation pour pénaliser les fautifs, et parce que les maires craignaient de sévir de crainte de voir s'en aller une industrie et les emplois », rappelle le vice-président de la PME créée il y a 25 ans.

Ces temps-là sont révolus, d'après ce qu'il voit sur le terrain. « Les industries qui ont été prises en défaut sont désormais mieux disposées à trouver des solutions et à collaborer avec les villes pour réduire les rejets », explique-t-il.

Cela ne signifie pas, pour autant, que les industries ont un comportement exemplaire en matière de pratiques environnementales, souligne le vice-président de la firme Avizo et de la filiale Axio Environnement.

« Il y a des industries qui rejettent des choses qu'elles ne devraient pas. Mais ça prend des inspecteurs sur le terrain pour les en empêcher et leur imposer des amendes. Il faut faire appliquer la loi », dit Germain Thibault.

Or, lorsque les équipes de biologistes, d'analystes, de chimistes et d'ingénieurs en traitement des eaux vont « en profondeur » pour détecter les problèmes de rejets, il leur arrive de trouver dans l'eau d'importantes quantités de métaux lourds et des matières en suspension.

« On leur propose alors d'installer un déshuileur, un bassin d'égalisation ou encore un décanteur, précise Germain Thibault. On met en place des mesures pour se conformer aux normes admissibles. En d'autres termes, on ausculte les réseaux et on trouve des solutions pour régler le problème. »

LE « FLUSHGATE »

Le vice-président d'Avizo rappelle que son entreprise a envoyé ses équipes à Montréal lors du « flushgate » de l'automne 2015, alors que le tiers des égouts municipaux avait été déversé directement dans le fleuve Saint-Laurent pendant une semaine complète. Ce déversement de 8 milliards de litres d'eaux usées avait suscité colère et indignation dans la population. La firme Avizo avait participé à l'échantillonnage de l'eau des effluents qui étaient « redirigés vers la nature parce qu'on ne pouvait pas les traiter », se souvient Germain Thibault.

AVIZO EN BREF

Siège social : Sherbrooke

Propriétaires : Pierre Rouleau, Charles Duguay, Germain Thibault

Sept bureaux : Sherbrooke, Longueuil, Laval, Québec, Granby, Drummondville, Montréal

Nombre d'employés : 75

Création d'emplois à Montréal : 20

Chiffre d'affaires : 8 millions