En établissant un important centre de recherche clinique à Laval, Servier Canada confirme l'attrait qu'exerce la qualité des chercheurs de la métropole sur cette grande société pharmaceutique française.

En effet, Servier a choisi le Grand Montréal plutôt que Toronto ou Vancouver. Pourquoi donc? «Nous voulions soutenir l'écosystème montréalais à cause de son succès, répond Frédéric Fasano, président de Servier Canada. Il n'y a qu'à regarder le pipeline de produits thérapeutiques en développement chez nous, nos spécialités, pour comprendre que c'est à Montréal que nous avons le plus d'alliances avec des chercheurs canadiens dans ces domaines.»

Servier travaille surtout en oncologie, en neuropsychiatrie et dans le domaine des maladies cardiaques. «Nous avons des accords de recherche avec l'Institut de cardiologie de Montréal, rappelle M. Fasano. Avec le CHUM, nous développons de nouvelles voies thérapeutiques en endocrinologie, sur l'hypertension et en oncologie. Avec McGill, nous avons développé et tenons un registre sur l'insuffisance cardiaque. Voilà notre milieu naturel!»

C'est tout cela qui justifie l'investissement de 16,3 millions fait à Laval pour l'établissement d'un centre de recherche clinique. On y analysera les résultats des tests chez l'humain de certaines molécules mises au point par la société pharmaceutique française. Les tests eux-mêmes seront faits dans des hôpitaux, sous la supervision de médecins spécialistes des maladies traitées. «C'est ici la seconde raison de choisir la région montréalaise, explique M. Fasano. Vous êtes à construire deux mégahôpitaux universitaires. Nous pourrons y trouver les spécialistes soignants qui suivront les malades pendant les essais cliniques, du début à la fin.»

Médecine personnalisée

Une autre spécialité québécoise et montréalaise intéresse Servier: la médecine personnalisée. Il s'agit d'identifier les porteurs des diverses variantes génétiques d'une maladie et de donner à chacun d'eux le médicament qui convient exactement à sa variante. «Le Québec est un leader dans ce domaine, constate M. Fasano. Nous avons actuellement deux projets thérapeutiques dans le domaine rénal. Nous avons commencé à travailler avec le CHUM pour identifier les divers profils génétiques de ces maladies et associer nos molécules nouvelles aux variantes qui vont le plus en profiter.»

Servier Canada est né à Pointe-Claire en 1978, puis a déménagé à Laval en 1994. L'actuelle présidente de Servier International est Madeleine Derôme-Tremblay, originaire de Lachute, dans les Laurentides.