Les sociétés pharmaceutiques ont complètement modifié leur approche en recherche depuis les deux ou trois dernières années. Elles ferment leurs propres labos et investissent plutôt dans les laboratoires universitaires et les entreprises biotechnologiques pour favoriser le développement de la prochaine génération de molécules thérapeutiques. Cette nouvelle approche oblige les entreprises biotechnologiques et les universités à revoir leurs liens avec l'industrie.

Voilà pourquoi les 26 et 27 septembre 2013 se tiendra, à Sherbrooke, un Sommet international des sciences de la vie. Ce sera l'occasion pour universitaires, entreprises biotechnologiques et entreprises de technologies médicales d'ici et d'ailleurs d'entendre les représentants des grandes sociétés pharmaceutiques internationales expliquer leur nouvelle approche. On y attend environ 300 personnes.

«Nous invitons les personnes intéressées, d'ici et de partout dans le monde, à venir entendre le nouveau message des pharmas, confirme Pierre Bélanger, directeur général de Sherbrooke Innopole, organisme à l'origine du Sommet. La pratique de l'innovation ouverte telle que les pharmaceutiques y adhèrent maintenant est une aventure très prometteuse pour les partenaires de l'industrie. Le Sommet de Sherbrooke précisera ce que cela signifie pour les partenaires éventuels.»

Nouveau message

Les pharmaceutiques ont déjà annoncé leur intention de saisir cette occasion de faire entendre leur nouveau message. Parmi les membres du comité de pilotage on retrouve Christian Ouellet, de Novartis, et Denis Laflamme, de Pfizer.

La tenue d'un pareil Sommet reçoit des appuis de Montréal à Boston. Mais pourquoi donc le tenir à Sherbrooke?

«Avec notre filière-clé des sciences de la vie, un pôle universitaire incluant une faculté de médecine, des infrastructures de recherche de pointe, deux parcs scientifiques reconnus par l'International Association of Science Parks et des entreprises innovantes qui se démarquent à l'échelle mondiale, Sherbrooke est devenu un haut lieu de convergence dans le domaine. La tenue du Sommet international des sciences de la vie de Sherbrooke s'inscrit dans cette lignée», explique M. Bélanger.

En plus des conférences portant sur des sujets tels l'innovation ouverte, les collaborations nouveau genre et le rôle des entreprises de technologies médicales dans le développement de la prochaine génération de médicaments, des rencontres plus intimes sont au programme. Un volet de réseautage (B2B) est prévu lors de l'événement pour permettre aux participants de faire des rencontres d'affaires, et une période sera réservée aux entreprises et chercheurs de Sherbrooke afin qu'ils puissent présenter leur expertise et leurs services.

Intérêt canadien et européen

Les sociétés pharmaceutiques innovatrices du Canada (Rx&D) suivent avec beaucoup d'attention l'organisation du Sommet. «Nous sommes très intéressés par cette initiative, confirme son président Russell Williams. Voilà une excellente occasion de renforcer le lien qui existe entre les pharmaceutiques innovatrices établies au Canada et le milieu québécois des sciences de la vie.»

Il n'y a pas qu'ici où l'intérêt s'est manifesté. À l'automne, 2012 Pierre Bélanger a pris le bâton de pèlerin et a annoncé la bonne nouvelle du Sommet un peu partout en Europe. Allemagne, Scandinavie, pôles des sciences de la vie de France et d'Espagne, les pèlerins ont recueilli des commentaires encourageants et des intentions de participation.

«La délégation de Montpellier qui nous a visités en octobre a également manifesté le désir d'y participer activement, se réjouit Josée Blanchard, directrice de la filière-clé des sciences de la vie chez Sherbrooke Innopole. C'est très encourageant de sentir la mobilisation de tous pour un événement qui se tiendra chez nous et qui témoigne de la vitalité du secteur à Sherbrooke.»

C'est le très réputé chercheur Robert Langer, du Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui prononcera la conférence d'ouverture. Le professeur Langer est à l'origine des systèmes de libération transdermiques («patches») et est un pionnier dans l'ingénierie des vaisseaux sanguins et tissus musculaires.