Après un recul de 35% des investissements miniers en 2014 par rapport à 2013, l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) entrevoit une baisse additionnelle de 8% pour l'année qui s'achève, en se basant sur les intentions révisées des gestionnaires miniers.

L'ISQ vient de publier son document Mines en chiffres novembre 2015, lequel révèle les principales statistiques sur les investissements miniers en exploration, aménagement de complexes miniers et réparation par les entreprises minières en 2014.

Selon Louis Madore, responsable des statistiques sur l'investissement minier à l'ISQ, cette chute draconienne, la deuxième de suite, n'est pas étonnante, compte tenu des investissements massifs pour la construction de nouvelles mines déjà effectués entre 2011 et 2013.

«Ces investissements sont, pour la plupart, terminés et la production a commencé. Il y a encore plusieurs projets viables, mais il faut que les promoteurs trouvent le moyen d'obtenir des capitaux», explique M. Madore.

Trois mines ont fermé l'année dernière, soit la mine d'or Mouska, d'Iamgold, la mine Québec Lithium de RB Énergie, et la mine de fer du Lac Bloom de Cliff Natural Resources. Goldcorp a ouvert, quant à elle, la seule nouvelle mine de l'année, celle d'Éléonore, à la Baie-James.

Les intentions révisées d'investissements dans l'exploration minière pour 2015 ont chuté près de 100 millions par rapport aux données préliminaires du début de l'année pour atteindre 281 millions.

Les petites entreprises d'exploration minière, qui n'ont pas de revenus miniers, doivent composer avec un marché des capitaux déprimé. Malgré tout, les juniors devraient réaliser 51% de toutes les dépenses d'exploration et d'aménagement en 2015, comparativement à 37% pour les grandes entreprises et 12% pour les sociétés financées par l'État comme Soquem, Sidex, la SDBJ et les Fonds régionaux.

EN CHIFFRES

2,98 milliards

C'est le montant des investissements miniers effectués au Québec en 2014, comparativement au sommet de 5,1 milliards en 2012, à l'époque de la construction des mégamines d'or Malartic, Éléonore, de l'agrandissement du complexe de nickel Raglan et du complexe de fer du Mont-Wright.

317 millions

C'est le montant des dépenses d'exploration effectuées par les entreprises minières au Québec en 2014. Près de 35% des fonds ont servi à la recherche de l'or, 21,2% pour les métaux usuels et 12% pour le fer et titane. Plus de 41% des fonds provenaient d'entreprises dont le siège social est au Québec et 28,1% d'entreprises ontariennes.

17 189

C'est le nombre d'emplois dans l'industrie minière du Québec en 2014. Il s'agit d'une baisse de quelque 800 emplois par rapport à 2013. En 2015, les mises à pied menées à la mine d'ilménite à Havre-Saint-Pierre, sur la Côte-Nord, à la mine de fer du Mont Wright, d'ArcelorMittal, et les mesures de rationalisation dans les autres mines devraient réduire le nombre d'emplois dans l'industrie.

8,74 milliards

C'est la valeur des expéditions minérales du Québec en dollars courants en 2014, un sommet historique. La construction de grosses mines d'or et l'agrandissement de complexes existants ont poussé à la hausse la valeur des expéditions minérales de la province. L'ISQ s'attend à un recul de la valeur des expéditions minérales en 2015 en raison de la baisse du prix d'à peu près tous les métaux.

111,1 millions

C'est le montant dépensé par les sociétés minières en forage au diamant pour chercher ou préciser l'étendue des gisements de métaux en 2014. Le coût de forage est l'une des principales dépenses d'exploration minière. Les foreurs ont extrait 716 952 m de carottes de sondage à un coût moyen de 154$ du mètre l'an dernier.