Plusieurs tours combinant locaux commerciaux et résidentiels s'apprêtent à s'élever dans le centre-ville de Montréal. Ces constructions mixtes ont amené à modifier durablement le visage de l'arrondissement Ville-Marie, croit Richard Deschamps, responsable du développement économique au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Le chantier de la tour Altoria édifie présentement un immeuble de bureaux et de condos à l'angle de la côte du Beaver Hall et de la rue Viger, près du square Victoria. Son achèvement est prévu en 2014. Cette tour de 35 étages préfigure l'annonce prochaine d'autres tours mixtes, croit Richard Deschamps.

«On peut anticiper de très bonnes nouvelles au cours des prochains mois, notamment au centre-ville», lance M.Deschamps. «Des annonces pourraient se faire au cours des prochains mois quant à des constructions autour du square Victoria, sur des terrains détenus par la compagnie Great-West Life», précise-t-il, avant de tempérer: «mais je ne veux pas faire d'annonce à la place des promoteurs». Sollicitée, Great-West Life n'a pas répondu à La Presse.

Tours mixtes

Depuis l'an dernier, on sait que la firme Cadillac Fairview projette la construction de tours mixtes proches du Centre Bell. «Ce projet va se faire», confirme Richard Deschamps. La Ville de Montréal procède actuellement aux «dernières adoptions» pour valider l'édification, indique le vice-président du conseil exécutif municipal. Cadillac Fairview n'a pas souhaité répondre aux questions de La Presse.

Cette poussée d'immeubles n'est pas près de s'achever. «On va avoir de plus en plus cette possibilité de construire des tours, parce que cela fait longtemps qu'il n'y a pas eu de nouveaux immeubles de bureaux au centre-ville» souligne M.Deschamps.

Cet intérêt des promoteurs s'explique par la perspective d'une offre insuffisante sur le marché. Le taux d'inoccupation des espaces de bureaux était de 6,4% au quatrième trimestre 2011, contre 8,1% un an auparavant, indique le responsable du développement économique au comité exécutif de la Ville de Montréal.

«Quand le taux d'inoccupation s'approche de 6%, c'est le signal qu'il ne reste plus beaucoup d'espaces disponibles», affirme M. Deschamps. «Des joueurs du marché attendent ce signal pour lancer des projets.»

Parmi les facteurs alimentant cette demande d'espaces commerciaux et résidentiels, M. Deschamps évoque le souhait d'anciens habitants de Montréal, partis résider dans la couronne nord et sur la Rive-Sud, de revenir dans l'île. «Les gens comprennent que Montréal est en effervescence», avance M. Deschamps. «Et ils recherchent la proximité entre le lieu où ils vivent et leur lieu de travail», explique-t-il.

Les conditions de transport

La demande est aussi entretenue par les conditions de transport dans la région métropolitaine, convient M. Deschamps, qui cite «les projets d'intervention sur les infrastructures routières annoncées pour les dix prochaines années», ainsi que l'augmentation durable du prix de l'essence.

Pour répondre à cette demande, «la mixité est souhaitable», juge M. Deschamps. Les tours mixtes sont composées d'espaces commerciaux au niveau de la rue, et de résidences dans les étages supérieurs. «Les détaillants, par exemple les grandes chaines d'alimentation, préfèrent cela au lieu de construire un marché d'alimentation sur un terrain avec un stationnement autour», affirme-t-il. «Près de l'École de technologie supérieure, il y a un marché d'alimentation avec des résidences au-dessus. C'est probablement un des marchés d'alimentation les plus rentables à Montréal.»

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